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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

comme le chant du Kalabiñgka, pendant la nuit, l’heure de minuit étant passée, parla à Tch’andaka : de bonne grâce, Tch’andaka, donne-moi mon bon (cheval) Kaṇṭhaka bien équipé. Ne fais pas de difficultés, donne-le-moi promptement, si tu veux m’être agréable.

75. Tch’andaka, ayant entendu ces paroles, les yeux remplis de larmes, dit à son maître : ou irez-vous, ô le meilleur cocher des êtres, et qu’avez-vous besoin d’un cheval ? Vous qui connaissez le temps, qui connaissez le moment, ce n’est pas, pour pratiquer la loi, le temps d’aller quelque part que ce soit. Vos portes sont fermées, affermies avec des barres solides ; qui donc vous les ouvrira ?

76. Mais voyant que les portes avaient été ouvertes par Çakra, par la puissance de de la pensée de l’esprit, Tch’andaka qui était joyeux redevint triste et versa des larmes. « Ah malheur ! qui est mon compagnon ? Que faire ? De quel côté courir ? La parole terrible prononcée par cet être éminent par sa splendeur, il n’est pas possible de s’y conformer.

77. Cette forte armée de quatre corps de troupes que fait-elle ici ? Le roi, les gens du roi et du prince royal, tous ne le voient pas. La foule des femmes est plongée dans le sommeil ? Yaçôvati a été endormie par la divinité ; ah ! malheur ! Qu’il aille donc ! Elle s’accomplit la prière qu’il a méditée autrefois ! »

78. Des centaines de millions de dieux, l’esprit joyeux, disent à Tch’andaka : de bonne grâce, Tch’andaka, donne l’excellent Kaṇṭhaka ; ne contrarie pas le guide (des créatures). Les dieux et les Asouras ont fait résonner les tambours, les conques et les instruments de musique, par centaines de mille, et cependant, elle ne s’éveille pas, la meilleure des villes, endormie par les dieux 1

79. Vois, Tch’andaka, dans l’atmosphère pure une lumière divine brille : vois des millions de Bôdhisattvas, qui sont venus pour rendre hommage. Vois Çakra, l’époux de Satchi, entouré d’une armée : il resplendit, arrêté à la porte ; les dieux aussi, les Asouras, les troupes des Kinnaras, sont venus pour rendre hommage.

80. Tch’andaka ayant entendu ce discours des divinités, parla à Kaṇṭhaka : le meilleur cocher des êtres s’approche : toi, alors, tu henniras. Et Tch’andaka, après avoir bien orné d’or les sabots (du cheval : qui ont la couleur dos nuages pluvieux, le cœur plein de tristesse, amena sa monture à celui qui est un océan de qualités.

81. « Vous qui possédez les meilleures signes, qui êtes secourable, voici votre beau cheval de bonne race. Partez, qu’elle s’accomplisse la prière méditée par vous autrefois. Que ceux qui vous feront obstacle soient apaisés, que votre vœu s’accomplisse ! Soyez donc le dieu du monde entier, qui donne à toute créature le bien-être ainsi que le calme du Svarga ! »

82. Toute la terre fut ébranlée de six manières lorsque, s’étant levé de sa couche, il fut monté sur le meilleur roi des chevaux, pareil (en blancheur) au disque de la pleine lune, et posé sur le meilleur des chevaux par la main des gardiens du monde pure comme un lotus sans tache.

Çakra et Brahmâ, tous les deux devant lui, montrent la meilleure route.

83. Une lumière pure et éclatante s’échappe de lui et la terre est éclairée. Tous