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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

et laissant toujours couler des impuretés, tout rempli.de choses impures et de mauvaises odeurs diverses ;

29. Déformé par les os, les dents, les cheveux et les poils des pores, recouvert d’une peau ayant des poils ; avant, rassemblés au dedans, la rate, le foie, la graisse, la salive ; sans force, relié par la moelle et les nerfs, pareil à une machine, rendu beau par la chair, rempli de douleurs mêlées à diverses maladies ; toujours tourmenté par la faim et la soif ;

30. Enfer des créatures, ayant plusieurs ouvertures, donnant asile à la vieillesse et à la mort ; quel est le sage qui, après l’avoir vu, ne regarderait pas son propre corps comme un ennemi ?


Et ainsi le Bôdhisattva demeura avec le souvenir qui est allé d’un corps à un autre.

Et les fils des dieux, qui étaient dans l’étendue du ciel, parlèrent ainsi à Dharmatchàrin, le fils d’un dieu :

Ami, qu’est-ce que cela ? Siddhârtha s’attarde ; il a examiné en détail l’appartement des femmes ; et il le montre ; et il effraie la pensée en y faisant arrêter les yeux à plusieurs reprises.

Ah ! vraiment, dans sa vivacité, celui-ci est profond comme l’océan ; il est impossible de saisir sa mesure. Et vraiment, l’esprit de celui qui est sans attachement ne s’attache certainement pas aux objets des sens. Non, certainement, exhorté par les immortels, il n’oublie pas une promesse d’autrefois.

Dharmatchàrin dit : Pourquoi parle-t-on ainsi ? Certainement, tel fut le détachement de celui-ci agissant autrefois en vue de l’Intelligence. Après être sorti de la famille et dans l’abandon (qu’il fait de tout), pourquoi, à plus forte raison, l’absence d’attachement n’existerait-elle pas pour lui qui en est à sa dernière existence ?

Cependant, Religieux, le Bôdhisattva, le cœur affligé, dont la résolution était prise, la pensée affermie, ayant, comme il convient, sans tarder, étendu ses jambes qui étaient croisées, dans le palais des concerts, se tenant tourné vers l’orient, après avoir écarté avec la main le précieux treillis, après être allé sur le sommet du palais et avoir fait le salut qui consiste à joindre les dix doigts de ses mains, après avoir pensé à tous les Bouddhas et avoir fait une adoration à tous les Bouddhas, il regarda l’étendue des cieux, il aperçut, au