Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée
159
LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIII

l’ignorance et du trouble, je donnerai le beau rayon de la meilleure science, l’œil de la loi, sans tache et sans passion.

132. Une pareille suite de Gâthâs se fait entendre sortant des instruments et des concerts des femmes. Après l’avoir entendue, (le Bodhisattva.) ayant abandonné complètement l’orgueil, s’applique à la plus haute, à la plus excellente Intelligence.


Ainsi donc, Religieux, le Bodhisattva, lorsqu’il était au milieu de l’appartement des femmes, n’était pas privé d’entendre la loi, n’était pas privé de méditer la loi dans son esprit. Pourquoi cela ? C’est que Religieux, le Bodhisattva était, depuis longtemps, respectueux pour les lois et les prédicateurs de la loi, sollicitait la loi par une application extrême ; désirait la loi ; se réjouissait des joies delà loi ; n’était pas rassasié de la recherche delà loi, et élucidait la loi comme il l’avait entendue ; maître sans supérieur des grands dons de la loi ; instituteur désintéressé de la loi ; point avare des dons de la loi ; éloigné du vol des instituteurs ; en possession de la loi et de ce qui s’y rattache ; héros pour l’obtention de la loi ; ayant la loi pour demeure ; protégé par la loi ; réfugié dans la loi ; défenseur de la loi ; ayant acquis le trésor de la loi ; issu de la patience ; ayant pratiqué la sagesse transcendante ; entré dans la voie de la science des moyens.

Alors, Religieux, le Bodhisattva, en déployant une grande science des moyens, entouré du respect de tous les gens de l’appartement des femmes, ayant montré la voie honorable des Bôdhisattvas antérieurs qui ont complètement dépassé le domaine du monde tout en suivant la lin conforme aux actions du monde ; ayant depuis longtemps bien reconnu l’vice du désir ; ayant, par le pouvoir de mûrir complètement les êtres, démontré (ce qu’est) la satisfaction du désir ; ayant, par la force de l’accumulation des bonnes œuvres, qui est la croissance illimitée de la racine de la vertu, montré un empire complet sur le monde ; ayant démontré (ce qu’est) le plaisir de la satisfaction la plus agréable du désir quand elle va au delà de celle des dieux et des hommes, produite par l’essence diverse et variée de la forme, du son, de l’odeur, du goût et du toucher. Par la condition de ne pas être enfermé dans les domaines propres à toutes les satisfactions du désir, ayant démontré la soumission de son désir ; par la force d’une prière d’autrefois, devenu le compagnon (des êtres) ; ayant mûri complètement les êtres rassemblés par la racine de la vertu, au moyen d’un séjour commun (avec eux). Avec une pensée