Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée
158
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

vides à l’extérieur. Tous, pris séparément, n’ont pas de demeure. La loi a pour caractère d’avoir la nature de l’éther.

118. Ce caractère de la loi, tel qu’il est, a été compris par toi-même en voyant le Bouddha, Dipangkara ; comme il l’a été par toi-même, de même fais-le comprendre aux dieux et aux hommes.

119. Par des désirs et des haines opposés et considérés comme n’existant pas, le monde est brûlé. Du nuage de la miséricorde, fais tomber la fraîche ondée dont les eaux sont calmantes, ô guide !

120. Après avoir véritablement obtenu l’Intelligence, je rassemblerai les êtres animés par (ce qui est) la véritable richesse. (Voilà ce que tu as dit.) C’est à cause de cela, ô sage, que des dons ont été faits par toi pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas.

121. Te rappelant cette conduite d’autrefois, au sujet de la vénérable richesse, ne néglige pas les misérables, les pauvres, les affligés ; par la vénérable richesse, rassemble-les, ô cocher des êtres.

122. La vertu a toujours été bien gardée par toi. À cause des tourments des êtres terrestres qui sont dans les voies mauvaises (tu as dit) : Je montrerai la porte suprême de l’immortalité du Svarga à plusieurs dizaines de millions d’êtres. 123. Te rappelant ta conduite d’autrefois et ayant fermé la porte des êtres terrestres engagés dans les trois voies mauvaises, ouvre la porte de l’immortalité du Svarga ; accomplis la pensée de celui qui est vertueux.

124. La patience a toujours été bien gardée par toi. Afin d’apaiser la colère et la fureur de ceux qui ont un corps, après avoir fait traverser aux êtres l’océan de l’existence, tu les établiras dans le bien-être et le calme exempt de fièvre.

125. Te rappelant ta conduite d’autrefois, ceux qui sont troublés par l’inimitié, l’envie de nuire et d’injurier, ne les néglige pas plus que ceux qui font de mauvaises actions. Dans la terre de la patience, établis ce monde,

126. (Rappelle-toi) dans quel but tu as cultivé l’héroïsme ; et, après avoir bien préparé le vaisseau de la loi ; après avoir fait traverser au monde l’océan de l’existence, tu les établiras dans le bien-être et le calme exempt de fièvre.

127. Rappelle-toi ta conduite d’autrefois. Ce monde est troublé par quatre courants ; promptement, toi qui te distingues par la force de l’héroïsme, fais passer sur la rive les êtres sans guide.

128. (Souviens-toi) pour quelle raison la pensée sur la destruction de la corruption naturelle a été méditée par toi, ô héros, en disant : Ceux qui ont les sens égarés, les sens rabaissés, qui ont des pensées de singe, je les établirai dans la droite voie.

129. Rappelle-toi ta conduite d’autrefois. Ce monde est rempli de confusion par les filets de la corruption naturelle. Ne néglige pas les créatures tourmentées par cette corruption, et établis-les dans une méditation qui n’a qu’un seul objet.

130. Par toi, autrefois, la sagesse a été bien méditée. (Tu as dit) : Pour le monde enveloppé par les ténèbres de l’ignorance et du trouble, je donnerai l’œil qui fait voir plusieurs centaines de lois et voit la vérité.

131. Rappelle-toi ta conduite d’autrefois. Au monde enveloppé des ténèbres de