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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIII

Et là il est dit :


1. Les premiers des êtres qui sont aux dix points de l’espace du monde, font, par leur puissance, avec le son des instruments, entendre ces Gâthâs et ces chants pleins de douceur, qui exhortent parfaitement le meilleur entre les meilleurs des hommes.

2. Autrefois cette prière a été faite par toi, en voyant les êtres accablés de centaines de maux : « A cause de cela, je serai dans le monde le protecteur et le refuge, le guide qui vient le mieux en aide ! »

3. Excellent héros ! rappelle-toi ta conduite d’autrefois et quelle fut ta prière, ô secours du monde ! C’est pour toi le temps, l’heure, le moment ; sors de la maison, toi, des Rïchis le meilleur entre les meilleurs.

4. C’est à cause de cela que les meilleures richesses de toute sorte ont été abandonnées par toi autrefois, ainsi que ta tête, tes mains et -tes pieds. Tu seras un Bouddha, disciplinant les dieux et les hommes ; le premier du monde, rempli de centaines de qualités.

5. Tu as, avec une bonne conduite, pratiqué les austérités que tu t’étais imposées. Par ta patience tu viens en aide au monde. Par ton héroïsme tu as acquis des centaines de qualités. En méditation, en sagesse, nul ne t’égale dans les trois mondes.

6. Ceux, en grand nombre, qui- sont possédés par la colère et qui ont tous les défauts de la malice, enveloppe-les de ta mansuétude, ô Sougata ! Ta charité a plusieurs formes pour l’ignorant qui est dans la fausse voie et privé des qualités de la vertu.

7. Ayant l’âme remplie de vertu par la science qui vient des bonnes œuvres, ayant la science supérieure de la contemplation, sans passion par l’effet des austérités accomplies, tu brilles à ces dix points de l’espace, comme la lune sans tache dégagée des nuages.

8. Tels sont, avec bien d’autres, les sons d’instruments agréables ou composés de la voix des Djinas, qui exhortent celui que vénèrent les dieux et les hommes en disant : Sors de la maison, voici le temps venu pour toi !


Religieux, le Bodhisattva était dans cette demeure excellente entre les meilleures, garnie d’ustensiles de toute espèce, favorablement disposée pour un bien-être tel que le conçoit la pensée, pareille à la demeure des immortels, remarquable parmi les plus belles par ses terrasses, ses portiques, ses arcades, ses œils-de-bœuf, ses belvédères, ses palais ; embellie de toutes sortes d’ornements précieux disséminés avec art ; décorée avec profusion de parasols, d’étendards, de bannières déployés ; bien ornée de nombreux treillages avec des clochettes précieuses ; tendue de franges de soie par centaines de mille, ainsi que de guirlandes enrichies de toutes sortes de pierres précieuses ; embellie par des ponts de bois précieux de toute espèce ; tendue d’une profusion de guirlandes de fleurs et de bouquets : imprégnée du parfum