Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée
146
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

accomplie d'un Bouddha doué des dix forces d'un Tathâgata, doué des quatre confiances d'un Tathâgata, doué des dix-huit conditions non mêlées d'un Bouddha, et faisant tourner trois fois la meilleure roue de la loi qui a douze aspects, puis, par le grand jeu d'un Bouddha, réjouissant avec toute sa sollicitude le monde des dieux, des hommes et des Asouras par sa belle parole ?

Et là, Religieux, le Bôdhisattva, après avoir traversé des Kalpas sans nombre, pendant ce long temps, avait été toujours et partout indépendant des autres. Dans toutes les conditions du monde ou au-dessus du monde, étant de lui-même précepteur spirituel, au milieu de ceux qui pratiquaient toutes les luis delà vertu. Depuis longtemps connaissant le temps, connaissant la limite, connaissant le moment favorable, ayant une science supérieure inébranlable, il était doué des cinq sciences supérieures. Jouant avec les fondements de la puissance surnaturelle, habile à connaître les organes des êtres, connaissant si le temps est favorable ou non, considérant le temps, et, comme le grand Océan, ne dépassant pas la limite. Doué de la force de la science supérieure, c'est de lui-même qu'il connaissait tout. C'est pour lui le temps de s'emparer (des esprits), le temps de discipliner, le temps de l'union, le temps d'accueillir avec bonté ; c'est le temps de la patience, le temps de la parole, le temps du silence, le temps de se retirer du monde, le temps d'errer en religieux, le temps de lire à haute voix ; c'est le temps d'avoir, à partir de l'origine, la conscience des sensations ; c'est le temps de la solitude ; c'est le temps de se rendre à l'assemblée des Brahmanes et des maîtres de maison ; c'est le temps de se rendre à l'assemblée des dieux, des Nâgas, des Yakchas, des Gandharbas, des Asouras, des Garoudas, des Kinnaras, des Mahôragas, de Çakra, de Brahmâ, des gardiens du monde, des religieux, des religieuses, des dévots et dévotes ; c'est le temps d'enseigner la loi ; c'est le temps de s'absorber dans la contemplation ; partout et en tout temps, le Bôdhisattva a connu le temps, a considéré le temps.

Et encore. Religieux, celui-ci a obtenu la loi même des Bôdhisattvas qui en sont à leur dernière existence. Or, il est nécessaire que ceux qui sont au milieu de l'appartement des femmes soient bien exhortés par les Bouddhas Bhagavats qui se tiennent aux dix points de l'espace, par le son des voix et des instruments et toutes les autres semblables portes de la loi.