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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

périorité. Et les fils des dieux qui se tenaient dans l’étendue des deux prononcèrent ces Gâthâs :


24. Par le mérite de la dévotion et des austérités, par l’abnégation, par la force de la patience et par le pouvoir sur soi-même, pendant des Kôtis de Kalpas, s’il a ainsi rendu légers son corps et son esprit, apprenez quelle est la supériorité de sa vitesse.

25. Vous le voyez ici entré dans la ville, ce meilleur des êtres, et cependant il va aux dix points de l’espace en un moment ; avec des offrandes variées de diamant et d’or, il fait des sacrifices aux innombrables Djinas, à tous les points du monde.

26. Vous ne connaissez ni son départ ni son retour, tant est grand le pouvoir surnaturel qu’il a acquis ; qui donc produirait ici cette merveille de vitesse ? Il est sans pareil. Montrez-vous respectueux pour lui.


C’est en faisant de pareilles choses que le Bôdhisattva se distingua par sa supériorité. Ensuite les Çâkyas dirent : On désire que le jeune homme fasse connaître aussi sa supériorité dans les luttes.

Alors le Bôdhisattva se tint seul debout, d’un côté, et les cinq cents jeunes Çàkyas s’étant réunis, se tinrent prêts à lutter. Et d’abord trente-deux jeunes Çâkyas s’étant réunis se tinrent prêts à la lutte. Alors Nanda et Ananda, tous les deux, s’étant approchés du Bôdhisattva dans le dessein de lutter de force avec lui, ne furent pas plutôt touchés par la main du Bôdhisattva, que tous les deux, incapables de soutenir sa force et sa splendeur, tombèrent à la renverse sur le sol.

Aussitôt après, le jeune Gùkya Dèvadatta, fier et enfié de l’orgueil de sa force, et de l’orgueil (d’être un) des Çàkyas, se hasardant contre le Bôdhisattva, et tournant tout autour de l’arène, sauta en se jouant sur le Bôdhisattva.

Alors le Bôdhisattva, sans se troubler et sans se presser, ayant pris doucement le jeune Dèvadatta avec sa main droite, sans pensée de lui nuire, et (seulement) pour rabaisser sou orgueil, le fit, dans sa bonté, tourner trois fois dans l’air, puis le remit sur la terre et ne blessa pas son corps.

Puis le Bôdhisattva dit : Assez, assez de cette lutte ! Venez tous à la fois pour la lutte.

Et tous réunis, emportés par l’orgueil, vinrent attaquer le Bôdhisattva. Mais il ne furent pas plutôt touchés qu’incapables de soutenir la no-