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iv
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

vinrent à être regardés comme la source la plus authentique de toute information se rattachant au fondateur du Bouddhisme. La haute estime qu’on a, dans l’Inde, pour les ballades et les improvisations des bardes et, en particulier, dans les écrits bouddhiques, favorise cette supposition ; et la circonstance que les parties poétiques sont généralement introduites pour corroborer le récit en prose avec les mots : « Et ici il est dit : », apporte une forte présomption de vérité. « Suivant le Mahâvânsa, les écritures bouddhiques étaient chantées, un chapitre après l’autre, telles qu’elles étaient compilées par les Theros (vétérans) de la première Assemblée. Cela n’eût guère été possible si les Soûtras n’avaient pas été en vers, et nous apprenons, dans le chapitre 37 du même livre, qu’ils étaient en vers et, de plus, sous la forme de Gâthâs.

« Le savant professeur Max Müller[1] et le Dr  A. Weber[2] ont adopté cette manière d’envisager l’origine du dialecte des GâthâsJohn Muir donne son opinion avec un peu d’hésitation, en disant : « Les particularités du dialecte des Gâthâs sont tellement anormales qu’il est très difficile de les expliquer. En tout cas, il est clair que si ce n’était pas une langue parlée, ce dialecte était au moins un langage écrit dans un âge reculé[3]… »

« Le professeur Benfey, tout en adoptant ma manière de voir, suggère une légère modification. Il dit : « Les vues du Babou Râjendralâla, sur l’origine des Gâthâs, se recommandent de beaucoup de manières ; elles exigent seulement une légère modification, la substitution de croyants inspirés, — comme l’étaient la plupart des plus anciens bouddhistes, — sortis des plus basses classes du peuple, à la place de bardes de profession[4].

  1. Chips, I, p. 297 et suiv.
  2. Indische Studien, III, p. 139-140.
  3. Sanskrit texts, II, p. 126.
  4. Göttingen Gelehrte Anziegen, for 1861, p. 134.