Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée
129
LALITA VISTARA. — CHAPITRE XII

milieu du palais, et c’est une loi de notre famille de donner notre fille à un homme habile dans les arts et non à celui qui ne l’est pas. Le jeune prince n’excelle pas dans les arts ; il ne connait ni les règles de l’escrime, ni celles de l’exercice de l’arc, ni celles du pugilat, ni celles de la lutte. Comment donc donnerai-je ma fille à celui qui n’est pas habile dans les arts ? Telles furent ses paroles, et cela fat rapporté au roi qui se mit à penser : Deux fois déjà j’ai été blâmé avec justice à ce sujet. Lorsque j’ai dit : Pourquoi les jeunes Çàkyas ne viennent-ils pas rendre hommage au prince ?

J’ai été alors averti ainsi : Pourquoi donc irions-nous rendre hommage à un indolent ?

Aujourd’hui encore il en est de même. Et, à cette pensée, le roi demeure immobile et soucieux.

Le Bôdhisattva apprit ce qui se passait. S’étant rendu auprès du roi Çouddhôdana, il lui dit : Sire, qu’y a-t il donc que vous ayez ainsi l’esprit soucieux ?

Le roi dit : Jeune homme, assez sur ce sujet.

Le jeune prince dit : Il est toujours nécessaire de s’expliquer. Et jusqu’à trois fois, le Bôdhisattva interrogea le roi Çouddhôdana.

Alors le roi raconta l’affaire au Bôdhisattva. Quand il on fut instruit, le Bôdhisattva dit : Sire, y en a-t-il ici, dans la ville, un seul qui puisse rivaliser avec moi pour la dextérité dans les arts ?

Alors le roi Çouddhôdana, avec un visage riant, parla ainsi au Bôdhisattva : Pourras-tu, mon fils, montrer ton habileté dans les arts ? — Certainement je le pourrai. Sire ; qu’ils s’assemblent donc tous ceux qui excellent dans les arts, et, en leur présence, je montrerai mon savoir-faire.

Le roi Çouddhôdana fit donc annoncer au son de la cloche dans la ville excellente de Kapilavastou : Dans sept jours le jeune Sarvârthasiddha montrera son habileté dans les arts. Que tous ceux qui excellent dans les arts se rassemblent alors.

Au septième jour, cinq cents jeunes Çàkyas se réunirent, et la fille de Dandapâni, nommée Gôpâ, fut promise pour prix do la victoire. Celui qui, ici, à l’escrime, à l’excercice de l’arc, au pugilat et à la lutte sera vainqueur, c’est à lui qu’elle appartiendra.

Alors, en tête de tous les autres, le jeune Dévadatta sortit de la ville. Au