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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Et là il est dit :

17. Le printemps étant passé, quand est venu le premier mois de l'été, rempli de fleurs, de boutons et de jeunes branches, tout retentissant du chant des cigognes, des paons, des perroquets et des geais, les fils de Çâkya, en grand nombre, s'en vont au dehors.

18. Tchhanda, entouré déjeunes gens, dit : Allons ! sortons pour aller voir le jeune prince. Pourquoi resteriez-vous à la maison, comme un Brahmane ? Allons ! courons inviter l'assemblée des femmes !

19. À l'heure de midi, l'être parfaitement pur entouré de cinq cents serviteurs qui vont avec lui, sans avoir averti ni son père ni sa mère, le Bouddha s'en va au village des laboureurs.

20. Et dans ce village des laboureurs du meilleur des rois, il y avait un arbre Djambou aux nombreux rameaux étendus. Après avoir vu (le travail), éclairé et affecté par la douleur (il dit :) Maudit soit ce qui est composé, qui produit de nombreuses douleurs !


21. Puis, étant allé à l'ombre du Djambou, l'esprit bien discipliné ; après avoir pris des herbes et les avoir lui-même étendues en tapis, s'étant assis les jambes croisées et ayant redressé son corps, le Bôdhisattva se livra aux quatre contemplations qui sont celles de la vertu.

22. Cinq Rïchis, pendant qu'ils allaient par la route du ciel, arrivés au-dessus du Djambou, ne peuvent plus avancer. (Ainsi) arrêtés, ayant mis de côté l'impatience et l'orgueil, tous, d'un commun accord, ils examinent.

23. « Nous qui, après avoir traversé le Mêrou, le mont par excellence, ainsi que les Tchakravâlas, allions avec rapidité, nous ne pouvons dépasser l'arbre Djambou. Quelle peut donc, ici, être aujourd'hui la cause de ceci ? »

24. Etant descendus sur le sol do la terre et s'y étant arrêtés, ils aperçoivent le fils de Çàkya au pied du Djambou, ayant un éclat pareil à celui (de l'or) des fleuves du (pays de) Djambou et doué d'une grande splendeur, le Bôdhisattva qui, assis, les jambes croisées, était livré à la contemplation.

25. Étonnés et ayant porté à leurs têtes leurs dix doigts ; inclinés, les mains jointes, ils tombèrent à ses pieds. « Excellent et bien né, qui fais le plus grand bonheur du monde, promptement étant devenu Bouddha, discipline les êtres avec l'Amrïta ?

26. Le soleil ayant tourné, l'ombre n'abandonne pas le corps de Sougata ; elle enveloppe le meilleur des arbres comme une feuille de lotus. Plusieurs milliers de dieux debout, avec leurs mains jointes, saluent les pieds de celui dont la résolution est arrêtée.

27. Et Çouddhôdana, cherchant partout dans sa maison, demande : Où donc est allé mon fils. La tante dit : Je l'ai cherché sans le trouver. Il faut, ô roi, s'informer où le jeune prince est allé.

28. Çouddhôdana interroge à la hâte un eunuque ainsi que le garde de la porte et les gens de l'intérieur, de tous côtés. A-t-il été vu par quelqu'un, mon fils, quand il est sorti ? — Apprenez, sire, que votre beau jeune homme est allé au village des laboureurs.

29. Promptement, à la hâte, étant sorti avec les Çâkyas, il aperçut le village des