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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XI

Cependant le roi Çouddhôdana ne voyant pas le Bodhisattva n’était pas content de son absence. Il dit : Où est allé le jeune prince ? Je ne le vois pas.

Alors une grande foule de gens, se dispersant de tous côtés, alla à la recherche du jeune prince.

Alors un conseiller, qui n’était pas de ceux-là, aperçut le Bodhisattva à l’ombre duDjambou, assis les jambes croisées, livré à la contemplation.

En ce moment, l’ombre de tous les arbres avait tourné, mais l’ombre du Djambou ne quittait pas le corps du Bodhisattva. En le voyant, le conseiller fut rempli d’étonnement, et, content, joyeux, ravi, le cœur transporté de joie, vite, vite, en grande hâte, étant allé trouver le roi Çouddhodana, lui adressa ces Gâthâs :

12. Voyez, û roi ! voici le jeune prince, à l’ombre d’un Djambou, livré à la contemplation. Comme Çakra, comme Brahma, il brille par la splendeur et la majesté !

13. L’ombre de l’arbre sous lequel est assis celui qui a les meilleurs signes ne quitte pas et continue d’abriter le plus grand des hommes livré à la contemplation !

Alors le roi Çouddhôdana s’étant approché de l’endroit où était cet arbre Djambou, il vit le Bodhisattva brillant de splendeur et de majesté ; et, à cette vue, il prononça cette Gâthâ.

14. Comme un feu sur la tête de la montagne, il est là, comme la lune entourée de la foule des étoiles. Tous mes membres tremblent en le voyant livré à la contemplation, pareil à une lampe par son éclat.

Puis, après avoir salué les pieds du Bodhisattva, il récita cette Gâthâ :

15. Mouni ! de même qu’au temps où tu es né, maintenant que, resplendissant, tu te livres à la contemplation, une fois, deux fois même, û Guide, je salue tes pieds, conducteur excellent !

En ce moment, des enfants qui traînaient uu petit siège faisaient du bruit. Les conseillers leur parlèrent ainsi : Il ne faut pas faire de bruit. Les enfants dirent : pourquoi cela ? Les conseillers dirent :

16. Quoique le disque de l’astre qui dissipe les ténèbres ait tourné, l’ombre de l’arbre n’abandonne pas celui qui a l’éclat du ciel et porte les plus beaux signes, Siddhârtha, le fils du roi, immobile comme une montagne, livré à la contemplation.