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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

CHAPITRE XI

Ainsi donc, Religieux, comme le jeune prince avait grandi, il alla, une autre fois, avec d'autres jeunes gens, fils de conseillers, examiner un village de laboureurs. Et après avoir examiné le travail du labourage, il entra sur un autre terrain planté d'arbres. Là, le Bodhisattva tout seul, sans second, après avoir erré de côté et d'autre en se promenant, vit un arbre Djambou, beau et agréable à voir. Là, le Bodhisattva s'assit à l'ombre, les jambes croisées. Et après s'être assis, le Bodhisattva fixa son esprit sur un seul point. Et l'avant fixé, il atteignit la première contemplation détachée des désirs, détachée des lois du péché et du vice, accompagnée de raisonnement et de jugement, née du discernement, douée de joie et de bien-être, et l'ayant atteinte, il y demeura.

Par suite du raisonnement et du jugement, par l'apaisement du for intérieur, par la soumission de l'esprit à l'unité, ayant atteint la seconde contemplation, sans raisonnement et sans jugement, douée de joie et de bien être, il y demeura.

Par suite du détachement de la joie, il demeura indifférent, ayant la mémoire et la connaissance, et éprouva du plaisir avec son corps. « Indifférent, » ainsi que le définissent les Âryas, ayant la mémoire et demeurant dans le bien-être, il atteignit la troisième contemplation dégagée de satisfaction, et il y demeura.

Par l'abandon du plaisir, par l'abandon de la douleur, par la disparition