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LALITA VISTARA. — CHAPITRE X

CHAPITRE X

Ainsi donc, Religieux, le jeune prince étant devenu grand, fut alors, avec cent mille bénédictions, conduit à la salle d'écriture, entouré et précédé de dix mille enfants ; avec dix mille chars remplis de provisions de bouche, de mets agréables et savoureux, et remplis aussi d'or et d'argent, donnés et distribués partout, au milieu de la grande ville de Kapila, dans les rues, les carrefours, les routes pour les chars, les places et les marchés, au son de huit cent mille instruments de musique, avec une grande pluie de fleurs. Aux galeries, aux balcons, aux portiques, aux œils-de-bœufs, aux pavillons des palais, se tenaient cent mille jeunes filles bien parées d'ornements de toutes sortes, tenant à la main un joyau purte-bonheur, et, puritiant la route, elles marchaient devant le Bôdhisattva ; et huit mille filles des dieux regardaient le Bôdhisattva en jetant des fleurs. Dieux, Nâgas, Yakchas, Gandharbas, Asouras, Garoudas, Kinnaras et Mahoragas, se montrant à mi-corps, suspendaient, dans l'étendue des cieux, des fleurs, des étoffes de soie et des guirlandes. Et toutes les troupes des Çâkyas, précédant le roi Çouddhôdana) marchaient devant le Bôdhisattva. C'est entouré d'une pareille pompe que le Bôdhisattva fut conduit à la salle d'écriture. Aussitôt que le Bôdhisattva fut entré dans la salle d'écriture, le précepteur des enfants, nommé Viçvâmitra, ne pouvant supporter la majesté et la splendeur du Bôdhisattva, tomba prosterné la face contre terre. En le voyant ainsi prosterne, un fils des dieux