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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

pas, comme ici-bas, celle des hommes ; elle est profonde et caressante ; ils ont des manières douces et de belles formes, j’ai un doute que ce sont des troupes de dieux, car ils ne sont pas des hommes.

81. Tenant à la main une guirlande des plus belles fleurs, des onguents et des écharpes de soie, ils regardent avec respect. Sans nul doute, ô roi, c’est pour voir le jeune prince qu’ils sont venus, ces dieux, dieux au-dessus des autres dieux, afin de lui rendre hommage.

82. Le roi ayant entendu ces paroles rempli de la plus grande joie, (dit) : Va et dis que leurs seigneuries entrent dans le palais, car pareille puissance surnaturelle n’est d’aucune façon celle des hommes, d’après ce que tu dis des qualités et de la voie honorable de ceux-ci.

83. Le gardien de la porte, les mains jointes avec respect, parla ainsi aux dieux : Que vos seigneuries entrent, invitées par le maître des hommes ! Ceux-ci joyeux, le cœur ravi, portant à la main les plus belles guirlandes, entrèrent dans le palais du roi pareil à la demeure des immortels.

84. Et, ayant vu les premiers entre les dieux entrer dans le palais, le roi s’étant levé en joignant les mains (dit) : Ils sont préparés pour vous, ces sièges aux pieds précieux ; que vos seigneuries s’y asseyent avec une pensée de bienveillance !

85. Ceux-ci, ayant mis de côté l’orgueil et la fierté, restèrent (assis) sur les sièges. Pourquoi nous sommes venus ici, apprends-le, ô roi. Un fils, dont le corps est bien purifié par des mérites extrêmement grands, t’est né ; lui qui est né avec de beaux pieds, nous désirons le voir.

86. Nous connaissons la règle, nous connaissons les signes de ceux qui ont les meilleurs signes et leur voie, telle quelle est, ainsi que leur conduite. C’est pourquoi, excellent, toi le meilleur des rois, abandonne la tristesse, et voyons celui dont le corps est bien orné de signes variés.

87. Entouré de troupes de femmes, le maître des hommes, tout joyeux, ayant pris l’enfant dont la couleur brille d’un éclat sans égal, s’approcha des premiers entre les dieux, dont la touffe de cheveux qui couronne la tête était pendante. Quand il dépassa le seuil de la porte, la réunion des trois mille (mondes) fut ébranlée.

88. Ces premiers entre les dieux, après avoir vu le pied du guide (du monde) et les ono’les rouges comme le cuivre de celui qui a l’éclat parfaitement pur d’un corps sans tache, s’élant levés promptement, ayant la touffe de leurs cheveux pendante, saluèrent avec la tête les pieds de celui qui a un éclat sans tache.

89. Puisque des signes ainsi que cette majesté ont été vus, puisque la splendeur des mérites est aperçue sur sa tête ; puisqu’il a l’œil de la voie honorable st la laine entre les sourcils brillante d’un éclat sans tache, sans nul doute il atteindra l’Intelligence suprême, après avoir vaincu le démon.

90. Ils (les dieux) le louent, celui qui a des qualités véritables, qui voit juste le but ; après avoir médité sur les qualités de celui qui a écarté la corruption naturelle et dissipé les ténèbres de l’ignorance, bientr.t aura lieu l’apparition du joyau des êtres qui a écarté le combat de la naissance, do la vieillesse et de la mort.

91. La réunion entière des trois mondes est embrasée et tourmentée par trois feux