Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée
103
LALITA VISTARA. — CHAPITRE VII

des dieux, après avoir rempli d’une lumière brillante la grande ville de Kapilavastou tout entière, s’étant approché de l’endroit où était la demeure du roi Çouddhôdana, et après avoir fait prévenir le roi par le garde de la porte, étant entré, dans le palais royal, après y avoir été invité par le roi, il salua avec la tête les deux pieds du Bôdhisattva, rejeta son manteau sur une épaule, et, après avoir tourné plusieurs centaines de fois en présentant le côté droit, s’étant arrêté, il prit le Bôdhisattva contre sa poitrine et complimenta le roi Çouddhôdana : Sois joyeux, ô grand roi, aie une joie suprême. Pourquoi cela ? Parce que, grand roi, le corps du Bôdhisattva est bien orné de signes et de marques secondaires ; parce que le jeune prince surpasse le monde réuni des dieux, des hommes et des Asouras, par sa couleur, sa gloire et sa majesté. Sans nul doute, grand roi, le Bôdhisattva se revêtira de l’Intelligence sans supérieure parfaite et accomplie d’un Bouddha.

Ainsi donc. Religieux, Mahèçvara, fils d’un dieu, avec les fils des dieux Çouddhâvâsakâyikas, ayant fait la grande cérémonie de l’adoration du Bôdhisattva, et aussi la prédiction véritable concernant le Bôdhisattva, retourna à sa demeure.

Et là il est dit :

75. Cet océan de qualités étant né, et le roi des dieux l’ayant appris, il dit aux dieux pleins de Joie : Celui dont il est très difficile d’entendre parler dans l’espace de plusieurs Kôtis de Kalpas, allons l’honorer, ce prince des Mounis.

76. Au nombre complet de douze mille, des dieux très purs ayant la touffe de cheveux qui couronne leur tête bien ornée de joyaux précieux, en possession de la voie honorable, étant allés promptement à la meilleure des villes nommée Kapila, et se tenant à la porte du maître des hommes, ayant la belle touffe de leurs cheveux pendante,

77. Ils dirent au gardien de la porte, eux qui ont la voix très douce : avertis le maître des hommes, après être entré dans le palais.

Le garde de la porte ayant entendu ces paroles, entra dans le palais, et joignant respectueusement les mains, il dit au roi :

78. Soyez toujours victorieux, ô roi ! conservez longtemps la vie ! II y a, à la porte des êtres ayant l’éclat pur d’abondants mérites, ayant leur touffe de cheveux bien ornée de joyaux précieux et possédant la voie honorable. Ils ont le visage comme la pleine lune ; ils ont l’éclat sans tache de la lune.

79. Je ne leur ai vu aucune ombre, ô roi ; je n’ai pas entendu le bruit de leurs pas ; en marchant sur la terre, ils ne soulèvent pas de poussière et les gens ne se rassasient pas de les voir.

80. L’éclat de leur|corps est très grand et resplendit, leur parole va au cœur et n’est