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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VII

Bôdhisattva mettait le pied, partout là aussi naissaient des lotus. De même, en faisant face à la région méridionale, ayant fait sept pas : Je serai digne des offrandes des dieux et des hommes. En faisant face à la région occidentale, ayant fait sept pas, et s’étant arrêté au septième pas, comme un lion, il prononça ces paroles de satisfaction : Dans le monde, je suis le plus excellent ; dans le monde, je suis le meilleur ! C’est là ma dernière naissance ; je mettrai fin à la naissance, à la vieillesse, à la maladie, à la mort ! En faisant face à la région septentrionale, ayant fait sept pas : Je serai sans supérieur parmi tous les êtres ! En faisant face à la région inférieure, après avoir fait sept pas : Je détruirai le démon et son armée ; et pour les êtres qui sont dans les enfers, afin de détruire le feu de l’enfer, je ferai tomber la pluie du grand nuage de la loi, par lequel ils seront remplis de joie !

En faisant face à la région supérieure, ayant fait sept pas, il regarda en haut : C’est en haut que je serai visible pour tous les êtres ! Et aussitôt ces paroles prononcées par le Bodhisattva, au même instant, la réunion des trois mille grands milliers de mondes fut bien informée par une voix : Voilà l’essence de la science manifeste née de la maturité complète de l’œuvre du Bôdhisattva.

Quand un Bôdhisattva qui en est à sa dernière existence vient à naître, et quand il se revêt de la qualité parfaite et accomplie d’un Bouddha, alors de semblables manifestations de sa puissance surnaturelle ont lieu.

En ce moment aussi, Religieux, tous les êtres sentirent leurs pores frissonner de plaisir. Dans le monde il y eut un grand tremblement de terre, effrayant et faisant frisonner les pores. Les instruments de musique des dieux et des hommes, sans être touchés, se firent entendre ; et les arbres de toutes les saisons, dans la masse des trois mille grands milliers de mondes, furent couverts de fleurs et de fruits et parfaitement purs. Du haut du ciel le bruit des nuages se fit entendre ; puis, du ciel dégagé des nuages, un dieu fit tomber une pluie légère. Emportant toutes sortes de fleurs, de vêtements, d’ornements, de poudres parfumées du pays des dieux, les vents au contact très doux et d’une odeur suave se mirent à souffler. Tous les points de l’espace, dégagés des ténèbres, de la poussière, de la fumée et du brouillard, prirent un aspect serein et lumineux. Du haut de l’atmosphère, les grands bruits de Brahmâ, invisibles, prolongés, se firent entendre. Toutes les splendeurs de