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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

parasols, des étendards, des bannières furent étendus de tous côtés ; les femmes des dieux, dans le ciel, regardent ce char couvert de vêtements divins.

17. Elles font entendre un doux et divin concert de louanges quand Mâyâ s'assied sur le meilleur des trônes. La terre des trois mille (mondes) fut ébranlée fortement de six manières. (Les dieux) agitèrent leurs vêtements et jetèrent les fleurs les plus belles.

18. Aujourd'hui le plus grand des hommes nait dans le Loumbinî. Les quatre gardiens du monde traînent le char. Indra lui-même, maître des Tridaças, purifie la route. Brahmâ marche en avant, écartant les gens mauvais.

19. Cent mille dieux les mains jointes s'inclinent respectueusement. Le roi, l'esprit satisfait, regarde toutes ces évolutions. Il lui vient à la pensée : Celui auquel les quatre gardiens du monde, Brahmâ et les dieux avec Indra.

20. Font un si grand honneur, sera certainement Bouddha. Il n'y a pas, dans les trois mondes, un être qui pût supporter cet honneur. Dieu ou Nâga, Çakra, Brahmâ et les gardiens du monde lui briseraient alors la tête et le priveraient de la vie.

21. Mais celui-ci, qui est au-dessus des dieux, supporte tous les honneurs.

Alors, Religieux, Mâyâ-Dêvî entourée de quatre-vingt-quatre mille chars attelés de chevaux, de quatre-vingt-quatre mille chars portés par des éléphants, tous parés d'ornements de toute espèce, bien gardée par une armée de quatre-vingt-quatre mille soldats au courage héroïque, beaux et bienfaits, bien armés de boucliers et de cuirasses ; précédée par soixante mille femmes des Çâkyas, protégée par quarante mille parents du roi Çouddhôdana, nés dans des familles de la branche paternelle, vieux, jeunes et d'un âge mûr ; entourée de soixante mille personnes de l'appartement intérieur du roi Çouddhôdana, chantant et faisant entendre un concert de voix et d'instruments de toute espèce ; entourée de quatre-vingt-quatre mille filles des dieux, de quatre-vingt-quatre mille filles des Nâgas, de quatre-vingt-quatre mille filles des Gandharvas, de quatre-vingt-quatre mille filles des Kinnaras, de quatre-vingt-quatre mille filles des Asouras, ayant achevé toutes sortes d'arrangements et d'ornements, chantant des airs et des louanges de toutes sortes. Suivie (de ce cortége, la reine) sortit (du palais). Tout le jardin de Loumbinî arrosé d'eau de senteur fut rempli de fleurs divines ; et tous les arbres, dans le plus beau des jardins, quoique ce ne fut pas la saison, donnèrent des feuilles et des fruits. Et ce jardin fut parfaitement orné par les dieux, comme, par exemple, le jardin Miçraka est parfaitement orné par les dieux.

Alors, Mâyâ-Dêvî étant entrée dans le jardin de Loumbinî et étant descendue de ce char excellent, entourée des filles des hommes et des dieux, elle