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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VI

vu qu’ils étaient assis, les instruisit par un discours sur la loi ; il la leur fît comprendre, les encouragea et les remplit de joie. Et du coté où le Bôdhisattva étendait la main, était tournée la mère du Bodhisattva. Alors il vint à la pensée de ceux-ci : Le Bôdhisattva s’entretient agréablement avec nous. Et chacun à part se disait : C’est avec moi que le Bôdhisattva converse, c’est avec moi-même qu’il s’entretient agréablement.

De plus, dans cet étage, se voit l’image réfléchie d’Indra et des dieux Trayastrimçats. Et il n’y a certainement nulle part un domaine d’un Bôdhisattva comme celui du Bôdhisattva entré dans le sein de sa mère. Et, Religieux, lorsque Çakra, le maître des dieux, et les fils des dieux autres que lui, eurent le désir de s’en aller, le Bôdhisattva ayant alors, avec sa pensée, reconnu le fond de leur pensée, ayant levé la main droite, l’étendit. Après l’avoir étendue et retirée, ayant le souvenir et la science, il la tint immobile, et ne blessa pas sa mère.

Alors il vint à la pensée de Çakra le maître des dieux, et des autres dieux Trayastrimçats : Nous sommes congédiés par le Bôdhisattva ; et, après avoir fait trois fois le tour du Bôdhisattva et de sa mère, ils se retirèrent.

L’heure de midi étant passée. Religieux, et l’après-midi étant venue, Brahmâ, le maître des créatures, entouré et précédé de plusieurs centaines de mille de fils des dieux, ayant la goutte divine d’élixir, s’approcha de l’endroit où était le Bôdhisattva, pour le voir, pour lui rendre hommage, pour le servir et entendre la loi.

Religieux, le Bôdhisattva ayant connu que Brahmâ, le maître des créatures, s’approchait avec sa suite, étendit de nouveau la main droite de la couleur de l’or, les remplit de joie par ses paroles, et avec un doigt leur montra des sièges. Et il n’y eût pas, Religieux, possibilité pour Brahmâ, le maître des créatures, de refuser l’invitation du Bôdhisattva. Religieux, Brahmâ, le maître des créatures, s’assit donc avec les autres fils des dieux Brahmalvâyikâs sur les sièges préparés. Le Bôdhisattva ayant vu qu’ils étaient assis, les instruisit par des discours sur la loi, il la leur fit comprendre, les exhorta et les combla de joie. Et du côté où le Bôdhisattva étendait la main droite, Màyâ-Dèvî était aussi tournée de ce côté. Alors il vint à la pensée de chacun d’eux : C’est avec moi que le Bôdhisattva converse ; c’est moi-même qu’il réjouit par ses paroles.