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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VI

Exactement pareil, un second étage est construit dans le premier auquel il n’adhère pas et n’est pas attaché. Dans ce second étage même, un troisième étage exactement pareil se trouve, et c’est dans ce troisième étage des parfums que le siége est placé et bien abrité. Et de cette essence de sandal des Ouragas la couleur est telle, par exemple, que celle du lapis-lazuli le plus pur. De plus, au-dessus et autour de cet étage des parfums, tout ce qu’il y a de Heurs surpassant les autres, naissaient là, obtenues par la maturité complète de la racine des mérites antérieurs du Bôdhisattva.

Et encore, ce Ratnavyoûha, propriété du Bôdhisattva, d’une essence solide, indestructible, pareille au diamant, est doux au toucher comme un vêtement de Kâtchilindi. Et encore dans ce Ratnavyoûha, propriété du Bôdhisattva, quels qu’ils soient, les arrangements des demeures des dieux Kâmâvatchàras s’y voient tous.

Et la nuit même où le Bôdhisattva entra dans le sein de sa mère, cette même nuit, s’élevant de la masse des eaux inférieures, en ouvrant la grande terre dans une étendue de soixante-huit millions de Yôdjanas, un lotus s’éleva jusqu’au monde de Brahmâ. Et personne ne vit ce lotus, excepté le meilleur des hommes leur guide, ainsi que le grand Brahmâ qui commande à un million d’êtres. Et tout ce qu’il y a ici-bas, dans la substance élémentaire des trois mille grands milliers de mondes de force, d’essence, ou de quintessence, tout cela fut rassemblé dans le grand lotus en goutte de miel. Le grand Brahmâ, Tayaut mise dans un beau vase de lapis-lazuli la présenta au Bôdhisattva. Le Bôdhisattva l’ayant prise, la but par bonté pour le grand Brahmâ. Il n’y a pas un être dans la multitude des êtres, par lequel cette goutte d’élixir étant bue, elle puisse être aisément digérée, à l’exception d’un Bôdhisattva qui en est à sa dernière existence et qui a rempli toutes les (conditions des) terres d’un Bôdhisattva.

Et par la maturité complète de quelle œuvre cette goutte d’élixir fut-elle le partage du Bôdhisattva ? C’est que, pendant le long espace de temps où, antérieurement, il avait mené la conduite d’un Bôdhisattva, des médecines avaient été données aux malades par le Bôdhisattva, des êtres remplis d’espoir l’espoir avait été complètement rempli ; c’est que ceux qui étaient [venus en refuge n’avaient pas été abandonnés ; c’est que toujours, [après avoir donné les prémices des fleurs, les prémices des fruits, les prémices des mets aux