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FRAGMENTS TRADUITS DU KANDJOUR

voir ; des auditeurs tels que celui-ci ont aussi une grande puissance surnaturelle et un grand pouvoir. Quand le roi Çuddhodana eut fait cette réflexion, l’ensemble de ses pensées vint à s’abaisser.

Alors l’Ayusmat Mahâ-Maudgalyâyana, prenant avec lui le roi Çuddhodana, se rendit au lieu où était Bhagavat. Quand il y fut arrivé, il salua avec la tête les pieds de Bhagavat et s’assit à peu de distance. Ensuite Bhagavat, connaissant bien la pensée du roi Çuddhodana, ses inclinations, ses éléments et sa nature morale, s’assit exprès pour instruire le roi Çuddhodana, et lui fit une instruction sur la loi telle que le roi Çuddhodana, grâce à cet enseignement, vainquit par la foudre de la connaissance la montagne élevée, aux vingt-deux sommets, de l’erreur qui fait prendre un amas démines pour un établissement solide, en sorte que le fruit de Çrota-âpatti se manifesta pour lui[1]. Quand il eut vu les vérités, il dit : Vénérable, je m’attache maintenant à Bhagavat l’ami de vertu. Bhagavat a fait pour moi ce que n’ont fait ni père, ni mère, ni rois, ni dieux, ni aïeul, ni aïeule, ni Çramana, ni Brahmane, ni amis, ni familiers, ni parents, ni alliés en si grand nombre qu’ils soient. L’océan de sang et de larmes est desséché, la montagne d’ossements est aplanie, les portes de la mauvaise voie sont anéanties, les portes du Svarga et de la délivrance sont ouvertes ; toute base est détruite pour l’enfer, l’animalité, la condition de prêta ; l’entrée parmi les dieux et les hommes est assurée un terme est mis à la transmigration ; la montagne à vingt sommets, l’erreur qui s’attache à l’amas de ruines accunudées depuis le temps sans commencement, a été brisée par la foudre de la connaissance ; j’ai atteint le fruit de Çrota-âpatti. Vénérable, me voilà entré, c’est bien ! Vénérable, je viens en refuge dans le Buddha, dans la Loi, dans la Confrérie ; je demande à devenir un Upàsalva. Désormais, pour tout le temps de ma vie, j’échapperai par une pureté parfaite aux liens du corps.

Il prononça aussi cette stance :

Tous les bienfaits par lesquels un bon fils peut payer son père de retour, tu me les as accordés ; mon esprit est tourné vers le Svarga.

Tous les bienfaits par lesquels un bon fils peut payer son père de retour, tu me les as accordés ; mon esprit est tourné vers la délivrance.

  1. Phrase qui revient ordinairement quand il s’agit de l’arrivée d’un être à l’état de Çrota-âpatti.