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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

de loin l’Ayusmat Mahâ-Maudgalyâyana, et le voyant, lui parla ainsi : Vénérable Maudgalyâyana, approche ! Vénérable Maudgalyâyana, sois le bienvenu ! Vénérable Maudgalyâyana, assieds-toi sur le siège bien préparé ! Alors l’Ayusmat Mahâ-Maudgalyâyana, exécutant les prestiges de Bhagavat, entra dans l’égalité d’esprit au moyen d’une telle extase, il mit si bien son esprit dans l’état d’égalité qu’il disparut du tapis où il était assis et s’éleva dans les régions supérieures de l’atmosphère du côté de l’Orient, y prit les quatre positions qui sont : la marche, la station, la position assise et la position couchée. Après cela, il entra dans le calme parfait au sein de la région du feu. Quand l’Ayusmat Mahâ-Maudgalyâyana fut ainsi entré dans le calme parfait au sein de la région du feu, des rayons lumineux de toutes sortes jaillirent de son corps : par exemple des bleus, des jaunes, des blancs, des rouges, des rayons couleur de vermillon, couleur de cristal, couleur d’argent. Il fit aussi voir la paire de prodiges : de la partie inférieure de son corps sortit une flamme brûlante en même temps que de la partie supérieure un courant d’eau froide se mit à jaillir ; de la partie supérieure de son corps jaillit une flamme brûlante, en même temps que de la partie inférieure il fit découler un courant d’eau froide. Après avoir montré dans les régions du sud, de l’ouest, du nord, de même que dans la région de l’est, ces quatre merveilles de la puissance surnaturelle, après avoir ainsi accumulé les manifestations prestigieuses de la puissance surnaturelle, il revint s’asseoir sur le siège précédemment préparé pour lui.

Alors le roi Çuddhodana parla ainsi à l’Ayusmat Mahâ-Maudgalyâyana : Vénérable Maudgalyâyana, y a-t-il d’autres auditeurs de Bhagavat qui soient doués d’une semblable puissance surnaturelle et d’un semblable pouvoir ?

À ce moment-là l’âyusmat Maudgalyâyana prononça cette stance :

Les auditeurs du Muni qui ont un grand pouvoir,
Qui connaissent les déductions de la pensée des trois Védas,
Qui ont épuisé les conséquences des actes,
Les Arhats (en un mot) sont en grand nombre.

Alors le roi Çuddhodana fit dans son esprit cette réflexion : Bhagavat n’est pas le seul qui ait épuisé la grande puissance surnaturelle et le grand pou-