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FRAGMENTS TRADUITS DU KANDJOUR

Étant venu ensuite à Çrâvastî et avant accepté Jetavana, il convertit par le Sûtra de l’exemple des jeunes gens[1] le roi de Koçala Prasenajit ; puis le bienheureux Buddha résida à Çravastî, à Jetavana, dans le jardin d’Anathapiṇḍada.


4. çuddhodana envoie des messagers à son fils. initiation d’udâyî

Ensuite le roi de Koçala Prasenajit envoya un messager au roi Çuddhodana (pour lui dire) : Seigneur, réjouis-toi, ton fils a reçu l’Amṛta dans son cœur ; par l’Amṛta il fait le bonheur des êtres, et il réside à Çrâvastî, à Jetavana, dans le jardin d’Anathapiṇḍada ; — tel fut le message.

Aussitôt après l’avoir reçu, le roi Çuddhodana envoya à son tour un messager en présence de Bhagavat (pour lui dire) : « Il y a longtemps que je n’ai vu le prince, j’ai soif de voir le prince. » Après avoir prononcé ces paroles (du roi), le messager se fit initier en ce lieu même. Un deuxième messager fut envoyé ; celui-là aussi se fit initier en ce lieu même. Comme Bhagavat exposait bien la discipline, tous les messagers qu’on envoya successivement se firent initier en ce lieu même. Quand le roi Çuddhodana apprit ce qui s’était passé, il appuya sa joue sur sa main et resta plongé dans ses réflexions. Udâyî le vit et dit : Seigneur, pourquoi restes-tu plongé dans tes réflexions, la joue appuyée sur la main ?

— Udâyî, dans le temps où le prince Sarvârthasiddha se livra aux austérités, en ce temps-là, je lui envoyai des hommes habiles à parler, qui, après lui avoir porté mes paroles, revenaient en disant : « Le prince Sarvârthasiddha est toujours fixé au même lieu ; » c’est la réponse dont ils me repaissaient. Maintenant on me fait dire : « le prince Sarvârthasiddha a reçu dans son cœur l’Amṛta ; par l’Amṛta il fait le bonheur des êtres, et il réside à Çrâvastî, à Jetavana, dans le jardin d’Anâthapiṇḍada. » J’ai beau lui envoyer des hommes habiles à parler, ils ne reviennent pas pour me rapporter les paroles du prince Sarvârthasiddha : tous les messagers que j’ai envoyés successivement, tous

  1. Le Kumâra dṛṣtanta sûtra du Kandjour, le Dahara sûtra du Tripiṭaka pâli. On en trouvera plus loin la traduction.