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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

trophes, nous fassions résulter (de ces rapports) une (véritable) alliance.

— S’il en est ainsi, Udâyî, va toi-même comme messager. — J’agirai selon les ordres du roi. » À ces mots, Udâyî prit des boîtes (pleines) de richesses, se mit en marche, et, allant de pays en pays, arriva enfin à Çravastî. Udâyi fit la réflexion suivante : si l’on n’a pas (par soi-même) de soutien sur lequel on puisse s’appuyer, il faut chercher des soutiens pour s’appuyer sur eux. Par conséquent, il convient de voir en premier lieu les ministres ; ensuite il faudra voir le roi et lui parler au sujet de Guptikâ.

Il commença donc par voir les ministres : « Messieurs, leur dit-il, moi et Guptikâ, nous nous connaissons ; ne le savez-vous pas ? Le mari de cette femme étant venu à mourir, le roi de Koçala Prasenajit, par la raison que le défunt ne laissait pas d’enfants, a mis dans ses propres magasins et greniers tous les biens de ce personnage ; je veux faire au roi une demande à ce sujet, aidez-moi en cela. » Ceux-ci donnèrent leur assentiment.

Udâyî se rendit ensuite en présence du roi de Koçala Prasenajit, souhaita victoire et longue vie au roi Prasenajit, puis s’assit auprès de lui. Après avoir par deux et trois fois exécuté les ordres du roi, fait les affaires du roi, il parla ainsi au roi de Koçala Prasenajit : « Seigneur, accorde-moi une demeure. — Udâyî, où demeurais-tu précédemment ? — Seigneur, c’était dans la maison de Guptika, le premier ministre. — Va, Udâyî, habite chez lui. — Seigneur, Guptika, le premier ministre, est mort : pourquoi, lorsqu’il est mort, sa maison a-t-elle péri en même temps ? Oui, seigneur, sa maison n’a peut-être pas péri à la lettre, et cependant il n’y a pas un tapis pour s’y asseoir. »

Le roi dit aux ministres : « Messieurs, donnez une demeure à Udâyî. » — Udâyî sortit et les ministres dirent : Seigneur, qu’y a-t-il donc ? Udâyî n’a pas de demeure ; y pensez-vous ? C’est par suite d’une entente entre Udâyî et Guptikâ, au moyen d’une correspondance, que Udâyî fait cette demande au roi. Seigneur, Udâyî est le fils d’un brahmane, d’un Purohita ; ce brahmane, il convient de le traiter en Purohita ; lui faire du bien, c’est en quelque sorte faire du bien au roi Çuddhodana lui-même.

Le roi fit alors venir Udâyî et lui dit : « Udâyî, je n’avais pas su auparavant que toi et Guptikâ vous vous connaissiez ; maintenant va, prends Guptikâ, sa maison et toutes ses richesses. — Il en sera selon ce que le roi a ordonné, répondit Udâyî ; et il se rendit dans la maison de Guptikâ. En appre-