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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

indien. — Tel fut le message qu’ils rapportèrent de la part du bienheureux Bodhisattva.

En apprenant que le prince Sarvârthasiddba, après avoir rencontré un vieillard, un malade et un mort, avait, en vertu des dispositions de son esprit, adopté la vie errante, les rois de la région limitrophe se dirent en eux-mêmes : Par quelle raison ce jeune prince, le soutien du roi Çuddhodana a-t-il adopté la vie errante ? Après avoir fait cette réflexion, Ums, à l’exception du roi Prasenajit cessèrent d’offrir leurs hommages au roi Çuddhodana, de lui envoyer des messagers et des cassettes pleines de richesses.

2. UDÂYÎ MESSAGER DE ÇUDDHODANA. — SES RELATIONS AVEC GUPTIKA

En ce temps-là, le roi de Koçala Prasenajit avait un excellent premier ministre appelé Guptika[1]. Le roi Çuddhodana, de son côté, avait un Purohita[2] dont le fils avait nom Udâyî[3].

Lorsque le roi de Koçala Prasenajit envoya un messager au roi Çuddhodana, ce fut le premier ministre Guptika qu’il envoya ; celui-ci exécuta de point en poiat les ordres du roi et séjourna dans la maison de Udâyî. Dans le temps où le roi Çuddhodana envoya un messager au roi de Koçala Prasenajit, ce fut Udâyî le fils du premier ministre qu’il envoya ; celui-ci exécuta de point en point les ordres du roi et séjourna dans la demeure de Guptika.

Or, Guptika avait une femme appelée Guptikâ[4], belle, agréable, séduisante, les délices des hommes. Il arriva que Udâyî et Guptikâ approchèrent leurs bouches l’une de l’autre. Quand Guptika sut que Udâyî et Guptikâ avaient ainsi approché leurs bouches l’une de l’autre, sa première pensée fut celle-ci : « Il faut que je le tue. » Mais il fit aussitôt cette réflexion : « S’il vient à périr de mort violente, les deux pays seront dans un grand bouleversement. Pourquoi donc moi, à cause de la (mauvaise) action d’une femme, irais-je tuer un brahmane ? » — Il prit donc avec égalité d’âme ce qui s’était passé.

  1. « Qui cache » ou simplement : Gupta, « caché. » Le mot tibétain est Sved pa.
  2. Prêtre de famille, chapelain.
  3. En tibétain Hchar-ka ; on lit aussi Char-ka.
  4. Tib. : Sved-ma, féminin de Sved-pa.