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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Yaças assis sur son siège ? — En vertu de cette réflexion, Bhagavat fit une combinaison propre à manifester sa puissance surnaturelle, si bien qu’il empêcha le maître de maison, chef de famille, de voir le jeune Yaças assis sur son siège.

Puis, quand le maître de maison chef de famille fut arrivé au lieu où était Bhagavat, il parla ainsi à Bhagavat : Bhagavat, n’as tu pas vu le jeune Yaças ? — Maître de maison, assieds-toi, puisqu’il en est ainsi. Assis sur le siège, tu seras dans le lieu le plus propice pour voir assis le jeune Yaças.

Alors le maître de maison chef de famille se dit en lui-même : Sans aucun doute, Bhagavat a vu le jeune Yaças ; car Bhagavat a dit : Assieds-toi donc, maître de maison ; une fois assis sur ce siège, tu seras dans le lieu le plus propice pour voir le jeune Yaças assis. Telle a été la parole de Bhagavat. — Faisant ces réflexions, il fut joyeux, content, ravi, enchanté, plein de satisfaction ; il salua avec la tête les pieds de Bhagavat, et se plaça à peu de distance. Quand il fut placé à peu de distance, Bhagavat lui adressa un discours sur la loi.

Pendant cet exposé détaillé de la loi, l’œil de la loi pour (voir) les lois sans poussière et sans tache naquit pour le maître de maison chef de famille. Quant à l’âyusmat Yaças, comme un homme qui a été souillé d’ordures et n’en reprend plus (après s’être nettoyé), son esprit fut débarrassé de tous péchés.

Puis Bhagavat ayant démoli (défait) la combinaison formée en vertu de sa puissance surnaturelle prononça cette stance :

Celui qui, comme un homme chargé d’ornements pratique la loi,
Pratique la discipline et la loi dans ses moindres détails.
S’abstient avec soin de toute rigueur envers les êtres,
Celui-là est vraiment un Brahmane, un Çramana, un Bhixu.

Il y avait alors dans le monde six Arhats ; Bhagavat était le septième.

Le maître de maison, chef de famille, vit le jeune Yaças assis sur son tapis. Alors il (Bhagavat) parla ainsi au jeune Yaças. Jeune homme, viens ! Toi qui, au prix des plus grandes fatigues du corps, par une science qu’on ne t’avait point enseignée, par des vues qu’on ne t’avait point fait connaître, en es venu à méditer sur les quatre vérités sublimes, la douleur, l’origine, l’empêchement, la voie, es-tu tel que tu aies une maison, que tu résides dans une maison ? Les