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FRAGMENTS TRADUITS DU KANDJOUR

Ils firent donc cette réflexion : nous, jadis, quand nous tenions grand compte des organes sensuels, les êtres nous suivaient par centaines de mille, et maintenant, il n’y en a pas un seul qui nous suive : quelle peut être la cause de ce fait ?

Dans de telles circonstances les bienheureux Buddhas, etc. (Long développement, souvent répété, sur la toute science et la miséricorde des Buddhas.)

6. CONVERSION DE ÇARIPUTRA ET DE MAUDGALYÂYANA[1]

Bhagavat vit, en y réfléchissant, que le temps de leur conversion était venu, qu’ils devaient être convertis au moyen, non de la puissance surnaturelle, mais de la bonne tenue. Il suscita Açvajit, dont la bonne tenue est propre à gagner les dieux et les hommes. Açvajit entra donc dans Râjagṛha pour mendier. Upatiṣya, qui y était venu aussi, le vit et, frappé de son maintien, lui dit : Bhixu, qui est ton maître ? — Le Çramana Gautama de race Çâkya est celui dont je suis la loi. — Enseigne-la-moi. — Je suis trop nouveau, je ne puis que la résumer. — Résume-la. — Açvajit prononça cette stance :

Les lois qui viennent d’une cause, le Tathâgata en a dit la cause ;
Et ce qui en est l’empêchement, le grand Çramana l’a dit également.

Upatiṣya vit la loi et la célébra dans une stance ; il rencontra Kôlita qui, frappé de son calme, lui dit : Tu as trouvé l’Amṛta ? — Je l’ai trouvé. — Enseigne-moi la loi. — Upatiṣya répéta la stance dite par Açvajit, et Kolita vit aussi la loi.

Tous deux décident de se rallier à Bhagavat et font part de leur résolution à leurs cinq cents disciples qui se déclarent prêts à les suivre. Tous ensemble vont trouver Bhagavat, qui, en les voyant venir, célèbre, dans une stance adressée à ses disciples, le pouvoir surnaturel de Maudgalyâna et la haute science de Çariputra, (les deux disciples) qui forment la meilleure paire de ses auditeurs. À peine arrivés, ils sont rasés, revêtus de l’habit religieux et incorporés dans la Confrérie (avec leur suite).

  1. Ce paragraphe n’est qu’un abrégé ; mais il reproduit presque constamment des phrases du texte.