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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

dire votre caste, sans dire votre famille, sans vous déclarer fils de Brahmanes, pratiquez la pureté sous ses yeux ; par là vous arriverez tous les deux à obtenir le grand Amṛta.

À ces mots ses couleurs s’effacèrent, il perdit la faculté de correspondre avec les autres, et la mort vint terminer sa vie. Voilà ce qu’il fallut reconnaître et c’est ainsi qu’il subit la loi de la mort. Ses (deux) disciples ornèrent un cercueil d’étoffes bleues, jaunes, rouges, blanches, le portèrent dans la tombe, le brûlèrent, et ensuite ils restèrent là après avoir donné tous les signes de la douleur.

3. RECHERCHE DE L’AMṚTA

Un fils de Brahmnane, Ral-pa-gser-dra[1] (qui a des cheveux semblables à l’or) vint en voyageant du Continent-d’or (gsêr-gling) à Râjagṛha. Il demeura dans le lieu de leur résidence. Upatiṣya lui dit : Fils de Brahmane, d’où viens-tu ? Il répondit : du Continent-d’or. Upatiṣya reprit : Fils de Brahmane, dans ton Continent-d’or, as-tu examiné pour si peu que ce soit la loi des prodiges et des manifestations merveilleuses ? Il reprit : oui, j’ai examiné la grande loi des prodiges et des merveilles. Voici comment, dans le Continent-d’or, j’ai examiné quelque peu la loi des prodiges et des manifestations extraordinaires. Écoute : Dans le Continent-d’or mourut un roi nommé Suvarṇapati, sa femme fut placée sur un bûcher. — En quel temps ? — Il y a longtemps de cela, bien longtemps. — En quel mois ? — Il y a de cela bien des mois. — En quel jour ? — Il y a de cela bien des jours. — (Upatiṣya) reprenant, lui fit cette question : Si je le voyais écrit sur une tablette !

Après l’avoir vu écrit tout au long et exactement, Upatiṣya dit à Kolita : Puisque le maître nous a donné l’idéal d’un vrai docteur, si celui-là avait trouvé véritablement l’Amṛta et qu’il nous investit du véritable Amṛta, alors, avec l’œil divin, nous verrions ce qui est visible dans les contrées autres que celle où nous sommes ; avec l’oreille divine nous entendrions des voix allant au cœur. Mais il n’a pas trouvé l’Amṛta ; donc ce n’est pas là la loi.

Kôlita fit cette réflexion : Cet Upatiṣya possède la haute science ; s’il obtient

  1. Le terme sanskrit pourrait être suvarṇopamojaṭi.