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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

 s’il parvient à arrêter la naissance.
va et vient sans naissance^^1.

 L’insensé qui réside dans les lois du monde
tourne comme une roue ;
 dans le cercle qui est le siège de la douleur,
il tournera à perpétuité.

 Comme le soleil et la lune
vont et viennent alternativement,
 ainsi, changeant de place dans l’existence,
les êtres vont et viennent alternativement.

 Ce qui tourne ne dure pas
et est sans fixité ; en un mot, c’est la ruine même ( ?).
 Aussi celui qui ne connaît pas le sens vrai
rejette le vide, siège de la vérité.

 Du lieu du Svarga, les dieux (Demis)
les Asuras, et les Gandharvas
 vont et viennent en tous (lieux) :
tout est vide, (tel) est le fruit (à recueillir).

 Les êtres actifs (par excellence), les dieux
qui résident dans le lieu où se produisent les qualités
 transmigrent du ciel et tombent plus bas ;
tout est vide, (tel) est le fruit (à recueillir).

 Il en est de même de cette royauté universelle d’Indra.
Celui qui a obtenu la bonne place
 y rentrera après être né parmi les animaux.
Tout est vide, (tel) est le fruit (à recueillir).

 Aussi, rejetant toutes les bonnes qualités
des dieux du Svarga,
 L’esprit de Bodhi, resplendissant
par le Yoga, s’applique à s’élargir sans cesse.

 Point de substance, point d’idée,
rien que le vide, point de lieu (ou de résidence permanente),
 élévation au-dessus de toutes les affaires du monde,
telles sont les caractéristiques de l’esprit de Bodhi.

 Sans rudesse et sans douceur,
ni froid ni chaud,

1 Je ne puis tirer un sens satisfaisant de celle stance qui, pourtant, ne renferme aucun terme insolite.