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FRAGMENTS TRADUITS DU KANDJOUR

sens vrai. Ainsi quand on dit : le vide, il faut dire : Ceci est moi, ceci est autre (que moi) ; le principe vital, l’homme, la personnalité, l’agent, celui qui perçoit, la richesse, les enfants, les épouses, les amis, les parents, et tout le reste, si ou les examine, ne sont que le vide. Or, celui pour qui il n’y a ni moi ni non-moi, ni principe vital, ni homme, ni personnalité, ni agent, ni sujet percevant, ni richesses, ni fils, ni épouse, ni amis, ni parents, etc., il faut dire de lui qu’il a le sens vrai’. Celui pour qui, après recherches approfondies faites sur toutes les substances (pour en connaître) la nature propre, le fruit de la vertu et du vice, la naissance, l’empêchement (de la naissance) sont le vide ; pour qui il n’y a, ([.ar conséquent.) ni fruit de la vertu et du vice, ni naissance, ni empêchement, — l’identité de nature (de toutes ces choses) faisant qu’il n’y a plus ni souillure ni pureté, — celui-là embrasse la réalisation de toutes les lois du milieu.

On a tenu sur ce sujet le discours suivant :

 Il y a le vide et le sens vrai ;
il faut faire cette distinction.
 Le vide est la loi du monde ;
le sens vrai dépasse le monde.

 L’être entré dans la loi du monde
devient supérieur à la souillure.
 Celui qui n’a aucune connaissance du sens vrai
tournera longtemps dans le cercle.

 Ceux à qui les lois du monde du vide
sont complètement inconnues peuvent chercher ;
 ils ont beau chercher,
la déchéance les atteint et ils savourent la douleur.

 Comme des gens du commun,
des enfants étrangers à la délivrance,
 ils éprouvent des douleurs inépuisables,
ils les savourent en grand nombre.

 Celui qui ne connaît pas le sens vrai
lequel (seul) peut empêcher l’existence,

1 Le sens vrai est lu connaissance, l’intelligence du vide, la possession de la vérité.