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IX
PRÉFACE

je n’ai pas toujours réussi au gré de mes désirs. Un travail de cette nature présente des difficultés de plus d’un genre. D’abord la langue, qui n’est pas facile ; puis, le sujet, qui est, dans bien des cas, très obscur ; enfin l’état du texte, qui est fort défectueux. Ce n’est pas que l’édition du Kandjour que possède la Bibliothèque nationale, et qui a été mon unique ressource, soit très incorrecte ; elle est, on peut le dire, d’une correction suffisante quoiqu’il s’y trouve bien quelques fautes et qu’on y rencontre assez fréquemment de grandes variations d’orthographe sur des mots peu connus et rares. Mais elle est commune et très mal imprimée ; il y a des lettres, des mots, des portions de lignes tellement empâtées que tout est noir, ou si peu marquées qu’à peine peut-on distinguer quelques imperceptibles traits ; souvent la planche a bougé et l’empreinte est brouillée ; d’autres fois, le mal vient du papier, raboteux et épais en certains endroits, en d’autres si mince que la matière fait défaut. Ces nombreux inconvénients sont heureusement atténués par les fastidieuses répétitions dont sont remplis les textes bouddhiques, et qui, du moins, dans ce cas-là, servent à quelque chose. D’ordinaire, une phrase illisible et inintelligible, se trouve répétée clairement et lisiblement un peu plus loin. Mais cet avantage ne se présente pas toujours, et il faut quelquefois s’évertuer à déchiffrer un passage effacé ou le laisser en blanc.

Ce concours de circonstances défavorables rend assez ardue la tâche du traducteur. J’aurais sans doute pu, dans certains cas, m’exprimer en termes plus intelligibles que je ne l’ai fait ; mais j’aurais risqué de m’écarter trop du texte. J’ai mieux aimé le suivre de plus près, au risque d’être quelquefois plus obscur.

Bien des points, même suffisamment clairs, auraient exigé certaines explications ; à plus forte raison ceux qui sont difficiles en auraient-ils eu besoin. Je ne pouvais entrer dans cette voie qui m’eût entraîné trop loin. Cependant, dans plusieurs cas, un peu par exception, j’ai ajouté