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LE
PANTCHA-TANTRA
OU LE GRAND RECUEIL DES FABLES DE L’INDE ANCIENNE
CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE SON ORIGINE,
DE SA RÉDACTION, DE SON EXPANSION
ET DE LA LITTÉRATURE À LAQUELLE IL A DONNÉ NAISSANCE


L’an dernier, j’ai essayé, en lisant avec vous quelques parties du livre des Lois de Manou, de vous montrer ce que l’Inde, vue à travers l’ancienne civilisation brahmanique, offre de plus particulier et de plus extraordinaire, eu égard aux choses de l’Occident. Nous avons effleuré l’étude de sa mythologie, si bizarre au premier aspect, de sa religion si minutieuse, si complexe et si absorbante, de sa philosophie si profonde et si abstraite, de ses institutions politiques, que la rigidité du régime des castes rendait si rebelle à tout progrès social, de sa langue même, sœur aînée des nôtres, et dont le savant mécanisme est pour les grammairiens l’objet de tant, d’admiration et de tant d’enseignements.

Cette année je prendrai pour texte de mes leçons un ouvrage qui, tout en reflétant vigoureusement cet ensemble de traits qui caractérise l’édifice brah-