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le puits de deir el bahari

qui surmontaient primitivement Leur tête, et dont il subsiste quelques parties. Leurs figures, peintes en jaune et un peu communes d’expression, ont une bonhommie de géantes qui ne leur messied pas.

Les autres cercueils de la même dynastie sont de dimensions moindres, quoique raisonnables. L’enduit blanc qui les couvre est coupé de bandes jaunes croisées, sur lesquelles les noms et de courtes prières sont peints en noir. Le dedans de la cuve est souvent noir, la figure est jaune et la coiffure noire ou bleue.

La coiffure de Thotmès III parait néanmoins avoir été dorée ; mais le coffre est tellement gratté et tailladé partout, qu’un ne peut guère se figurer ce qu’il a pu être. Celui de Thotmès Ier, qui présente des traces de dorure et d’émaux, peut avoir été orné ainsi par son usurpateur, Pinedjem II, à l’époque duquel ce genre de décoration était usité.

Le cercueil de Séti Ier est blanc, assez long, sans autres inscriptions que les noms du roi, écrits à l’encre au-dessus de deux textes hiératiques de la XXIe dynastie, et il ne présente rien d’original ou de frappant, tandis que celui de Ramsès II, fils de Séti IIer, n’a pas son pareil dans la trouvaille.

C’est un simple coffre en bois de grandeur ordinaire, en forme de momie, c’est-à-dire de corps enveloppé, et n’ayant guère quelques linéaments de peinture qu’à la tête et aux mains. La sévérité inattendue de ce bois nu ne fait que mieux ressortir l’apparence humaine et vivante de la sculpture. Le héros semble couché dans son manteau de guerre, prêt à se lever au premier coup de clairon. L’effet serait autre, mais plus grand peut-être, si, acceptant L’idée de résurrection que suggère le monument, on redressait cette simple ; statue de bois qui contient Sésostris sur un haut piédestal où il apparaîtrait comme le génie de l’Égypte guerrière.

Les doubles et triples coffres de la XXIe dynastie, aux masques dorés ou bronzés, sont tout L’opposé de ce chef-d’œuvre, et l’ornementation les surcharge. Là, au dedans et au dehors, sur un vernis jaune qui sert de fond, papillotent toutes les couleurs de la palette égyptienne, en hiéroglyphes et en divinités innombrables. Seuls, quelques cercueils à incrustations et à émaux, comme celui de La reine Nedjem-t, varient l’impression par l’espèce de miroitement glacé qui les revêt.