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III

On sait depuis longtemps que les momies étaient maintes fois accompagnées de papyrus funéraires (ou livres des Morts) à leur nom, renfermés dans des statuettes d’Osiris, et destinés à fournir au défunt, dans l’autre monde, Les formules de prières ou d’imprécations dont la magie toute-puissante soumettait jusqu’aux dieux. On n’a cependant retrouvé ici, grâce aux vols antérieurs des Arabes, que trois papyrus de ce genre, qui ne sont pas encore déroulés : un au nom de la princesse Nesi-Khonsu, un autre au nom de la reine As-t-em-Kheb, et un dernier, dont le début frappe par la beauté des couleurs et la netteté des hiéroglyphes, au double nom de Ra-ma-ka et de Maut-em-ha-t, sa fille. Exceptionnellement, un livre des Morts appartenant à Thotmès III, était écrit sur des morceaux de toile qui ont été retrouvés parmi les bandelettes de la momie.

Si presque tous les papyrus sur lesquels on pouvait compter manquent, il a été découvert, par contre, tassé dans un coin, un objet remarquable, qu’on ne s’attendait guère à voir au milieu de l’attirail funèbre contenu dans le puits : c’est une belle tente, eu cuir de différentes nuances, au dais semé d’étoiles roses, jaunes ou blanches, sur un ciel lilas clair, et aux quatre pans décorés de scarabées, d’urœus ou de cartouches au nom de Pinedjem II, le tout bordé d’inscriptions finement découpées dans un fond vert cousu sur un fond jaune. Cette tente, d’après les hiéroglyphes qui l’ornent, appartenait à la princesse As-t-em-Kheb, fille du grand prêtre Masaharota, petite-fille du roi Pinedjem II, et plus tard femme de son oncle, le grand prêtre Ra-men-kheper.