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CHAPITRE V
COMMENT IL SE FAIT
QUE TROIS RELIGIONS, REPOSANT SUR DES PRINCIPES DIFFÉRENTS,
COEXISTENT EN CHINE

On ne saurait douter de la susceptibilité des Chinois à se convertir au christianisme si l’on étudie convenablement leur histoire religieuse passée et présente. L’étude de leur littérature et l’observation personnelle de leurs coutumes et de leur manière de penser conduit directement à cette conclusion.

Trop souvent le Chinois se présente à l’observateur étranger sous un aspect exclusivement ridicule et fantastique. Joint à cela, on le peint généralement avare, suffisant et menteur. Des écrivains, comme M. Hue, préfèrent le comique au vrai, et le plaisir qu’ils trouvent à faire une peinture amusante les empêche de rendre justice aux bonnes qualités du caractère de la nation qu’ils cherchent à décrire. Les croquis pris sur nature de M. Fortune et les aperçus philosophiques de M. Meadows représentent ce pays et ce peuple bien plus exactement que le débordement de plaisanterie et la vivacité de M. Hue ne lui permettent de le faire. L’auteur qui vise à être comique ne peut pas donner une appréciation exacte du peuple parmi lequel il voyage ; il négligera les éléments les plus profonds et les plus importants de son caractère s’il fixe trop ses yeux sur les qualités effervescentes.