Page:Annales du Musée Guimet, tome 4.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée
107
LA RELIGION EN CHINE

position splendide, en vue clos autres ilos qui garnissent la partie nord du lac Tae-hoo. Il s’élève sur un rocher de pierre calcaire, fournissant d’excellents matériaux pour la maçonnerie. Il y a quelque temps, on adressa une requête au gouvernement pour défendre l’exploitation de la pierre en cet endroit ; la demande fut prise en considération. Nous avons remarqué qu’une partie de ce calcaire était remplie de coquillages fossiles.

Dans le voisinage de chaque cité chinoise se trouve un temple à l’agriculture, dans lequel on voit une tablette de Shin nung, l’empereur mythologique qui, suivant les Chinois, a enseigné l’agriculture à leurs ancêtres. Il y en a un autre dédié aux esprits des montagnes et des rivières et à ceux qui protègent le grain. Aux premiers jours du printemps, les fonctionnaires visitent ce temple pour sacrifier devant les tablettes et labourer une petite pièce de terre attenante. Cet acte est un exemple de travail donné aux populations agricoles, un avertissement que les travaux « les champs doivent commencer, et un appel aux divinités qui veillent aux intérêts des paysans afin d’obtenir une année prospère.

Le caractère dominant de ces temples et de tous les autres de la religion confucéenne est funéraire ; ce sont les demeures des morts. Le nom de la tablette, Shin-wei, ou Ling-wei, place de l’âme, indique que l’on suppose que l’esprit y est présent.

Tout différent est le caractère des temples bouddhistes. Ils sont destinés aux vivants et non aux morts. Ils renferment des salles où sont placées les images qui représentent les apôtres de la doctrine bouddhique s’adressant à leurs auditeurs. Bouddha, qu’on appelle le maître de ce monde, en occupe le centre ; des personnages inférieurs sont placés à sa droite et à sa gauche. Un temple bouddhique est la résidence de moines qui se sont retirés du monde, autrement dit un monastère, tout autant qu’une réunion d’édifices dans lesquels sont groupées des images destinées à être adorées selon leur rang, ou temple à proprement parler.

Les temples funéraires, tels que ceux de Confucius ou des ancêtres d’une famille sont appelés Meaou ; les monastères ou temples bouddhiques sont désignés par le mot Szé. Tous ceux qui ont voyagé en Chine savent quelle quantité d’édifices de ces deux sortes, ainsi que de ceux qui portent d’autres noms, se trouvent dans ce pays.