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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — VI. LA LÉGENDE DE ZOROASTRE


un protecteur séculier, qui lui d lAl lo pouvoir, il se trouva amené Idiil uatuielk’nifnt ;i faire du héros inédiquc d’aulrefoi- ; le prosi^-lyle armé qu’iuvoquait le Zuroasirisme moderne. Il se pourrait sans doule que les guerres de VlslilAsp contre Areja|-aspa, roi des llyaonas, appartinssent déjà !i la légendi ? |)ré-alexandrine, cnmnie lui a[)p ;irlifrment lesainoursde Cjusiililsp et de Kilàhùn : il n’y aurait de neuf que U : caractère relif^icux donné à ces luttes, et il faudrait chercher les Ilyaonas parmi les oisins delà Médie, parmi les tribus guerrières de l’Arménie ou du Caucase. On pourrait invoquer en faveur do celte induction le fait que le sacrifice oITerl par Vishtûspa h .rijvi Sûra Anûhita, pour obtenir la victoire contre Arejal-aspa, est offert sur les bords de la Dâitya, r’esl-.Vdire de l’Araxe. Je crois néanmoins que l’induction serait inexacte, et que ce rapprocliement perd beaucoup de sa valeur devant le passage parallèle qui place ce saciitice au bord du lac Frazdànava, c’est-à-dire dans le Saislàn ’. La présence de Vîshlàspa sur la Dàilya peut être un souvenir de l’origine médiquedu héros, ou tenir simplement au fait que la Dàitya est la rivière sainte par excellence, consacrée par la naissance de Zoroaslre et de lu religion : Vishtàsp sacrifie aux bords de la Dàitya comme un roi de France pourrait sacifier à Jérusalem. Si l’Avesta laisse indécise la pairie iiéo-zoroastricnne de Gushtâsp, le Shah Nama la met dans l’Iran oriental, de Balkh au Saistàn, et c’est à Merv que le Ydt/cdri Zàr/rdn mol e grand confiit entre VîshIAsp et ArjAsp. C’est donc du côté de l’Orient que la tradition plaçait les Hyaonas. Or les Hyaonas rappellent étrangement ces Chionilac-, qui jouent un si grand nMe surla frontière persane sous le règne de Saporll, tantôt comme alliés, laiitùt conune ennemis. C’étaient des daêvayasnas, comme les Ilyaonas ; car, même au service de la Perse, on voit leur chef, Grumpales, livrer aux llammes, en présence de l’armée iranienne, le corps de son lils, tué devant .Amide ’.

On ne sait pas à quelle époque les Chionilae sont entrés en contact avec l’Iran : il serait étrange qu’ils fussent arrivés à la frontière à l’instant on 1. Yt. V, 108 ; cf. XVll, 49.

2. SiMEGEL, Eranisclie Alterthumskundf, II !, 283. — tl n’osi pas possible de soniçer aux ’Yaona, aux Grecs de Bactriane,à cause du / ; inilial. 3. Ammien .Mahcellin, XIX, 1.