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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — VI. LA LÉGENDE DE ZOROASTRE


Un (les plus jolis épisodos de la légende de Visht ;sp et des plus récents en upparetice, parce qu’il ne nous arrive que par Firdausi ’ eln’a rien (jui le rappelle dans l’Avesla, c’est l’hisloire de ses amours avec la belle Kilàbùn, tille du Kuisar de l{ome. Gushlàsp, exilé par son père Lohrasp, s’en va au pays de Houm, et arrive au palais de l’empereur dont la fille doit od’iir la coupe dans un banquet à celui dont elle aura l’ait choix pour époux. .Mais elle est décidée à refuser tout prétendant, car elle a vu en rêve un jeuue homme merveilleusement beau et elle ne sera à nul autre : soudain, elle aperçoit Gushlàsp, reconnaît son rêve et lui tend la coupe. Telle est la légende du xi° siècle de noire ère. Or, voici la légende que nous trouvons au IV’ siècle avant notre ère, dans les histoires de Cliarèsde Mitylène, qui fut chef des cérémonies à la cour persisée d’Alexandre.

llyslaspe, roi de Médie, fils d’.Aphrodite et d’.donis, avait un frère cadet Zariadrès, roi du pays au delà des Portes Caspiennes jusqu’au Tanais. Au-delà du Tauais habitent les .Marathes (Ma ;aO :(j, dont le roi Ornâtes (’0 ;jip- :r,ç) avait une fille nommée Odatis (’Osi- :. ;). Odatis, qui était la plus belle des femmes, et Zariadrès, qui était le plus beau des hommes, se virent en songe et tombèrent amoureux l’un de l’autre. Zariadrès la demande à son père qui refuse ; car, n’ayant pas d’autre enfant, il veut la marier chez lui, et il invile tous les grands à un banquet nuptial, où sa fille offrira la coupe à celui qu’elle veut pour époux. Klle vient en pleurant, appelant Zariadrès de ses vœux. Mais Zariadrès arrive en secret et entre dans la cour sous le costume scythique : elle reconnaît son rêve, lui tend la coupe et ils s’enfuient ensemble. « On chante cet amour chez les barbares d’Asie, on l’admire, on représente l’histoire dans les temples, les palais et les maisons privées*. »

Les deux légendes sont clairement identiques. La seule différence est que, dans Firdausi, le rêve n’a lieu que d’un côté, et que le héros n’est pas le frère de Gushtàsp, mais Gushtâsp même. Or, ce frère de Gushlàsp, ce 1. Trad. Mohl, éd. in-8«, IV, 238 sq.

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