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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Ahura Mazda était le dieu du bien puisqu’il est dit que « c’est lui qui a créé le Bonheur , pour l’homme » : ce mot qui, à lui seul et dans nos idées du jour, ne suffirait pas à prouver l’existence du dualisme, prend une signilicatiou particulière par le fait que plus tard Ahura est, hors de doute, le dieu du dualisme, le Spenta Mainyu. Elle donne en même temps toute sa valeur à la déclaration de principes du second Isaïe acclamant Cyrus au nom de Jéhovah : « afin que l’on sache du lever du soleil à son couchant que je suis l’Éternel et que nul autre ne l’est ; que je suis celui qui forme la lumière et qui crée les ténèbres, celui qui fait le bien-être et qui crée le mal ; que c’est moi l’Éternel qui fais toutes choses ))2. A la fin de la période achéménide, Aristote connaît Ormazd et Ahriman^. Déjà au temps d’Hérodote la guerre acharnée que les Mages se font un devoir de faire aux fourmis, aux serpents et aux animaux malfaisants prouve la distinction des êtres en êtres ormazdéens et êtres ahrimaniens ’. La guerre contre Ahriman est commencée.

Le Mazdéisme achéménide croyait déjà à la défaite d’Ahriman et connaissait le dogme de la résurrection et la durée limitée du monde tixée à douze mille ans. Nous avons déjà vu dans Théopompe, c’est-à-dire dans un contemporain de Philippe et d’Alexandre, que le Dieu et le Démon ont régné alternativement pendant trois mille ans, qu’ils sont on lutte durant trois mille et qu’enfin, c’est-à-dire dans une quatrième et dernière période ^, le Démon succombera et les hommes reviendront à la vie" et vivront heureux, n’ayant plus besoin de nourriture et ne faisant pas d’ombre. Déjà un siècle avant ïhéoporape, un passage célèbre d’Hérodote fait peut-être allusion au dogme de la résurrection : Prexaspe, accusé par Cam- 1. shiy."uim, traduit dunuju dans la version babylonienne : c’est l’origine de shdd-i, « joie ».

2. haïe, xlv, 1 sq.

3. DiOGÈNE DE Laerte, l’voœm., 8 : ojs xa-ï’ ajTCjç sivai àp-/i ;, àyaOîv oy.’.i.O’ix ■/.% : ■/■ay.cv SaiV-ova • /.al tw i.^ cvo|j.9 ! elvat Zsiiç y.w. ’Qpo( ;.â(73-^^, tw Sa "At3ï ;i ; ’/.a’i Ap£iiJ.âvioç. 4. llKnoDOiK, I, 140. Cf. Vd. XIV. 5-(), texte et noies. 5. Voir [)lus haut, p. 41.

6. ^io~o>.~oi... c’ç y.al iva6i(iŒï70x’. y.x-.’x ts’jç [j.iysy ; s’O "-’Jî àvOpwxsuç (ap. Dio-GÈ. NE, l. /.).