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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — IV. ÉLÉMENTS ÉTRANGERS


(raiisiiii’l ses jûvï’lalioiis ’ ; cl c’est aussi à Voliu .Maiiù que Zoroasire dciiKiiide et c’est de lui cju’il reçoit sa première iiisliuclion -, Premior-n6 de l)iuu el sou picniier iiisliuuieMl, liuuiniu idéul, iiilcrcesseur, iru’îdiatcur, révélateur : tel est le Logos de IMiilon et tel est Voliu Mauù. Ainsi, lorsque la philosophie arabe fait de lialunun le nom de la Première liilelligeiice’, première émaiialiou de Dieu, elle ne fait que le ramener à sa valeur première ; car cela, il l’est de naissance et les philosophes de profession de l’époque arabe n’ont pas dû avoir grand’peine à reconnaître eu lui le Logos. Je ne veux point conclure de ce qui précède que Vohu Manô sort directement de IMiili)ii le .Iiiil. il faudrait pour cela qu’il lût établi que la théorie du Logos, telle (in’nii la trouve dans Philon, est une création de Pliiloii : or, si Pliilon est le mieux connu et le plus considérable des philosophes de la nouvelle école, il n’est pas encore établi, aulantque je vois, (pi’il soil l’inventeur de tout ce que nous trouvons chez lui pour la première fois. C’est aux hellénistes plus qu’aux orirnl.distes qu’appartient ici le dernier mol ’.

Si Vohu Manô est la traduction zoroastrienne du Logos, il suivra que la théorie même des Amshaspands et la composition des Gàthas sont postérieures à Alexandre : la théorie des Amshaspands, parce que Vohu .Manô 1. ’ï'z’i T.più-^iyo^tov aÙTsy i- ;z’i, tsv iirpfû.z’i zpsîâjtaTSv. ’2. Yasiia XLIII, 7 ; nnle 21 ; Zarduskl Adma (ap. Wilson, 492). 3. Dabisldn, [r. Troyt’r, 1, G.

4. Les Proverbes de Salomon (viii, ’22-30) présentent une Itiéorie de la Sagesse, <iui, par le point essentiel, coïncide exactement avec celle du I^oi ;os et de Volm Mano : « i/i’.lci’iiel m’a créée an déijut de ses voies, avant de commencer ses œnvres. — J’ai été établie reine de toute éternité, dès le début, dès l’origine de la terre. — (Jnaiid il n’y avait pas encore d’Océan j’ai été engendrée, quand il n’y avait pas encore de sources chargées d’eau... Quand il lixa lescieux, j’étais là... ; (|uaud il traçait à la nier les bornes que ses eaux ne francliironl pas, f(uand il dessinait les fondeniiMits lie la terre, j’étais à ses cotes comme son ouvrière... » Ce texte, qui est le premier ilocunienl du Judaïsme helléuisant, est antérieur de plus d’un siècle à IMiiloM : il ]H(iii(’ donc l’existence bien avant l^liilon d’une conception analogue à celle de Voliu Mano et du Logos. Mais il faut avouer qu’elle ne présente pas encore les développements caractéristiques qu’elle a également dans l’un et dans l’autre. — Cf. le langage analogue prêté à l’Intelligence divine dans le livre sassauide du .•/-’■ nùkhard {c. lvu), dont .M. Spiegel avait déjà remarqué le langage alexandrin, mais en voyant là une action tardive et post-avestéenne {(Jrainmalik der PàrsUprache, 182).