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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


qu’on y a même ajouté sous Shâhpûhrl' des textes empruntés à l’étranger. L’autre document, contemporain de l’œuvre même do restauration et émanant de son principal ouvrier, Tansar, est encore plus modeste et ne reconnaît que de faibles débris de la littérature ancienne. C’est à présent à l’examen interne du livre même et à l’analyse du fond à corroborer ou infirmer, à préciser ou corriger Timpression créée par le témoignage de la tradition.

I


Nous avons déjà signalé’ dans un des morceaux les plus célèbres et les plus brillants de l’Avcsta, le Hôm Yasht, une allusion qui nous a paru prouver que cette partie de l’Avesta a été rédigée après la chute d’Alexandre et de la domination grecque. C’est le passage où il est dit que Haoma, le dieu-plante dont le culte forme le centre de la liturgie zoroastrienne, « a renversé le Keresâni usurpateur qui s’était levé dans l’ambition de l’empire, et qui disait : » Désormais le prêtre n’ira plus à son gré dans le pays «enseigner la loi ». Nous avons remarqué que dans l’histoire traditionnelle du Zoroastrisme, le seul persécuteur du Zoroastrisme que la tradition connaisse avant les Arabes, est .lexandre^ Alexandre est le troisième membre de cette trinilé de tyrans exécrés qu’Ahriman aurait voulu rendre immortels, pour la ruine plus complète du monde : Zohâk, Afrâsyàb, Alexandre. iMais dans la chronologie avestéenne, qui est établie avec une rigueur absolue, Zohâk et Afrâsyàb sont antérieurs à l’apparition de Zoroastre et à la fondation de sa religion, et n’ont pu la persécuter et la proscrire, de sorte qu’Alexandre reste seul pour assumer ce rôle d’Antéchrist du Zoroastrisme, ce qui crée une forte présomption que le Keresâni, cet usurpateur anti-zoroastrien, pourrait bien être Alexandre. Or, d’autre part, ce 1. Volume I, pp. 79-83.

2. r.f. La //(jrnde d’Alexandre c/iez 1rs Pnr !!ps((]a.n ?, nos ^Mr/ ;.< ! oi-ienlanx, 1881).