Page:Annales du Musée Guimet, tome 24.djvu/44

Cette page n’a pas encore été corrigée
xxxiv
ANNALES DU MUSÉE GUIMET


titiques, pour les Nasks du Hadha-màthra, l’analyse du Dînkart est aussi brève que possible. Nous reviendrons sur ce point quand nous passerons à l’analyse interne de l’Avesta.

IV

Avec Shâhpùhr 1 er, l’Avesta est clos : du moins, nulle part on ne nous dit qu’il y ait depuis aucune addition nouvelle à la masse. Maison conçoit que le livre nouveau n’avail pas l’autorité nécessaire pour arrêter et fixer l’esprit sectaire. Un des soins d’Ardashîr avait été de mettre le bras séculier au service de la doctrine etcelle innovation lerribledel’inquisition était une des choses qui révoltaient ses contemporains, bien qu’elle fournisse à Tansar une occasion de plus d’admirer la clémence de son roi : « Car au temps des anciens, dit-il, on mettait à mort, sans instruction ni délai, ceux qui se détournaient de la religion, tandis que le Shâhinshàh a ordonné qu’on les mette en prison pendant un an et que les gens versés dans la religion leur prodiguent durant ce temps leurs conseils et leurs arguments, afin de dissiper leurs doutes ; ce n’est que s’ils persévèrent dans leur obstination et leur orgueil 1 qu’on les met à mort 2. »

Mais l’inquisition n’était pas assez puissante pour faire triompher un système particulier que ne justifiait point suffisamment une foi générale en sa légitimité. Les vieilles et libres croyances, encore mal endiguées par une orthodoxie unitaire, continuaient à se ramifier en hérésies indépendantes : une d’entre elles, la plus puissante qui soit sortie du Zoroastrisme, celle de Manès, s’empara même un instant de l’esprit de Shàhpûhr. Manès fut misàmort sous le règne suivant (Bâlirâm I er, 273-276), sans que le progrès des sectes fût entravé. Le triomphe de l’orthodoxie fut enfin assuré pour trois siècles sous Shâhpùhr II (309-379), par un saint qui est considéré comme le sauveur de la religion, Adarbàd, fils de Mahraspand. Adarbâd,

1. Le crime de tarômaiti (Nîrangistiîn, 41).

2. Cf. Vd. XVIII, 10 ; Mtnôkhard, XV, 25.