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ORIGINES DU ZOROASTRISME. —II. FORMATION DE LA COLLECTION AVESTÉENNE


rebelle, ne trouvait pas grâce devant le Shâhinsliàh. L’unité du feu royal est l’exemple d’un de ces dogmes sortis des nécessités de la seule politique.

Sur le point même qui nous intéresse spécialement, la rédaction de l’Avesta et la part que Tansar y prit, les deux textes du Dînkart fournissent quelques indications précises et qui rentrent bien dans l’ordre d’idées que suggère la lettre du prêtre. « Artaklishalr, Roi des Rois, (ils de Pàpak, dit le premier de ces textes, lit réunir dans la capitale, sous la haute autorité de Tansar, tout l’enseignement dispersé. Tansar vint. Ardashîr admit lui seul, enleva toute autorité à tous les autres et dit : « Désormais, nous considérerons comme contraire à la Religion Mazdéenne toute exposition dont la connaissance et les données ne découlent pas de lui 1. » Cet enseignement dispersé (zak-î âmôk-î pargandak) désigne évidemment l’ensemble des textes anciens ou réputés tels qu’enseignaient les écoles zoroaslriennes du temps, et c’est la collection formée par Tansar qui reçoit l’estampille officielle, aux dépens peut-être d’autres collections analogues. Mais cette collection n’était pas toute formée de textes anciens et une partie semble avoir été l’œuvre de Tansar même : « Quand Artaklishalr, Roi des Rois, fils de Pàpak, dit l’autre texte, vint restaurer l’empire d’Iran, il réunit en un seul lieu toutes les écritures dispersées ; et le Herbed des Herbeds, le saint Tansar, le Pôryôlkêsh (l’homme de la doctrine des anciens) 2, vint et incorpora une révélation de l’Avesta ; et, en donnant cette révélation au complet, il donna une image exacte de la splendeur originale du Trésor de Shapîgân. » Ici l’on distingue clairement deux œuvres : Ardashîr fait réunir

1. Voici le texte : Olri-î Artokhshatr malkâân malkâ-î Pdpakân pun rdsto dns tôbarihi Tansar zak-ic âmôk-î pargandak hamak ol baba boyahûnast, Tansar madam mat, zak-i êvak frâz patiraft û-apârîk min dastôbar shadkûnân û-danâ-ic farmàn yahbîint aîgh : frâz ol lanà kulà nikêzishn zakdi yahvunêt min din mazdayasl, md kûn-ic dkdsî/i û-ddnishn ajash frôt luit. La traduction des paroles même d’Ardashir est conjecturale.

2. jastak old-î Artaklishalr malkâàn-malkd Pdpakân matan ol lakhvdr ârdstdrîhi Jrân-khùtâih, ham nipik min pargandagîh ol êvak jîvdk ydityûnt, u Pôryôlkêsh ahlav Tansar-% Hêrpaldn Hêrpat yahvûnt madam malan, Ivatd padldkih min A postal lakhvdr anddkhtan. Min zak padldkih bûndagtnîtak farmûtdn, hamgûnak kart angôshildk m a brâh min bun rôshan pun ganji shapîgân pasijakîhâ frâkhvînU fannûtan dkdsih (Haug, Zand-Palilavi Glossary, xxxiii ; variantes du ms. K dans West, Dînkart, xxxi).