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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


grande mesure, le Bakân Yasht qui nous est arrivé, sinon tout entier, au moins dans ses parties les plus importantes. Il y a donc deux Nasks sur vingt et un que nous possédons tout entiers, et un troisième dont nous possédons une très grande partie et certainement la plus considérable par l’étendue et par l’intérêt.

2o Nous possédons des fragments considérables du Hadhôkht Nask, du Vishtâsp sâst et du Hùspâram ; et de la plupart des autres Nasks des fragments assez nombreux pour faire sortir ces Nasks des limbes où ils étaient relégués et leur donner un caractère de réalité qui leur faisait défaut.

3o Nous possédons indirectement, par l’intermédiaire de compilations pehlvies, une grande partie des Nasks dont nous n’avons point de spécimens directs dans l’Avesta. Une grande partie du Dàmdât, du Vishtâsp sâst, du Citradât, du Spand se retrouve dans le Bundahish, dans le septième livre du Dînkart, dans l’Ardâ Virâf. Il est impossible d’évaluer exactement la proportion de ce qu’était l’ensemble sassanide à ce qui nous en reste, soit en original zend, soit en traduction pehlvie. Nous devons nous borner au débris zend, le seul que l’on puisse apprécier directement, car la transcription pehlvie peut paraître sous des formes très variées et difficilement évaluables, depuis la traduction directe jusqu’à l’abrégé, la paraphrase et le développement. Nous pouvons dire que nous possédons en zend des spécimens plus ou moins considérables de quinze Nasks sur vingt et un et que nous possédons dans leur intégrité les deux Nasks que l’on considérait comme les plus importants religieusement.

Le Vendidad, en effet, étant le livre de la purification, était le plus important, pour le prêtre, des livres légaux et c’est là sans doute la raison même qui l’a préservé. D’autre part, les Gàthas, qui, on le voit par le témoignage du Dînkart, forment le centre même des Nasks gathiques, étaient déjà dans l’Avesta sassanide, comme elles le sont aujourd’hui, le cœur de la littérature zoroastrienne. Nous savons de plus que ce monument, considéré comme si précieux, était déjà ce qu’il est aujourd’hui : on n’a perdu aucune Gàtha, elles étaient déjà au nombre de 22 : car les vingt-deux Fargards dont se composent les trois Nasks gathiques qui se sont formés autour des Gathas ou qui leur ont été rattachés artificiellement, répondent exactement un à un à chacune de nos Gàthas. D’autre part, les