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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — INTRODUCTION À L’IRAN ANCIEN


fier sans peine et sans incertitude aucune avec tel ou tel passage analysé par le Dînkart, prouvent que la littérature analysée par le Dînkart est une littérature réelle et authentique et nous font toucher du doigt les Nasks sassanides. Il devient par là possible d’établir une comparaison générale entre l’Avesta, en grande partie perdu, des Sassanides, tel qu’on l’entrevoit à travers le Dînkart, et l’Avesta fragmentaire que nous possédons. C’est par cette comparaison que nous devons commencer. Le rapport entre cet Avesta sassanide et un Avesta achéménide est un problème différent, qui naturellement ne peut être abordé qu’après celui-ci.

L’auteur de l’analyse ne l’a point faite sur le texte original, sur ce que nous appelons abusivemenl le texte zend 1[1] ; il l’a faite sur les traductions avec commentaires, rédigées en pehlvi, que l’on possédait de toute la littérature. Pour prendre les termes exacts, il a travaillé non pas sur l’Avesta, mais sur le zend 1. Il a du par suite lui arriver parfois de faire entrer dans son analyse des données qui n’appartiennent pas à l’original, mais à la traduction avec commentaire sur laquelle il travaille. On en a des exemples dans son analyse du Vendidad 2[2] et du Nîrangistan 3[3], textes pour lesquels nous possédons à la fois et l’original et le commentaire. Par suite, il ne faut pas prendre cette analyse comme représentant exclusivement l’Avesta ; et dans l’analyse des Nasks pour lesquels nous ne possédons pas les mêmes moyens de contrôle, il y a aussi plus d’un détail qui évidemment n’a pas dû appartenir à l’original : telles sont par exemple les mentions de personnages sassanides qu’elle contient parfois 4[4] et qui viennent certainement du commentaire. Mais ces réserves faites, l’exemple même des analyses du Vendidad et du Nirangistân nous prouve la fidélité ordinaire de cette analyse, fidélité telle que, pour nous retrouver dans la suite

  1. 1. Rappelons que zend signifie le sens, le commentaire ; le texte s’appelait Apastâk, Avesta. « Avesta et Zend » (Apastâk u-zand) désignait l’ensemble de la littérature originale et de son commentaire traditionnel (cf. vol. I, xl).
  2. 2. Cf. §§ 6, 18, 24, 26 de l’analyse (West, Dînkart, VIII, 44).
  3. 3. La plus grande partie des §§ 11-12 de l’analyse du Nîrangistân (West, ibid., VIII, 29).
  4. 4. Par exemple, la mention d’Atarpât Mahraspandàn dans le Cîtradât (ibid., VIII, 13, 18), dans le Sûtkar (ibid.. IX, 8, 4) ; l’assimilation des Sassanides ans Hvâfrita dans le Cîtradât, § 46 : cf Yt. V. 130, note 166.

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