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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
14 (44). Que jamais homme ne porte seul un mort 21 !

Si un homme porte seul un mort, la Nasu 22 sort pour le saisir 23 du nez, de l’œil, de la langue, de la mâchoire, de l’organe viril 24, de l’anus 24 [du mort]. La Druj Nasu se précipite sur lui jusqu’au bout des ongles, et le voici impur pour toujours et à tout jamais 25.
15 (49). Créateur du monde des corps, saint !

Quel est le lieu où se tiendra l’homme qui a porté (seul) un mort 26 ?

Ahura Mazda répondit :

Le lieu de la terre le plus vide d’eau et le plus vide de plantes, dont le sol est le plus nef et le plus sec, et par où passent le moins le petit bétail


21. Il s’agit d’un mort dont la Xasu (note suivante) n’a pas été cliassée par le Sag-dld. L’analyse du Dinkart porte en effet : mndain vinds-l rhnanî/ii min nasal, ghalic zalâ kalbà là khazHûnl, pun tan-âi yadrûnênd : « du péché de souillure contracté en portant seul un cadavre rjui n’aurait pas subi le Sag-dld ». — Dans toutes les opérations relatives aux funérailles, l’homme ne doit jamais agir isolé : le mort doit être veillé par deux personnes, lavé par deux personnes, porté par deux porteurs ; il faut deux prêtres pour les prières ; les personnes qui suivent la procession vont deux à deux (voir Vd. VIII, Appendice A).

22. Le mot ÎVasu a deux sens ; il désigne soit le cadavre^ le v=x.uç, soit le démon, la Druj, qui prend possession du cadavre et dont la présence se marque par la décomposition du corps et l’infection. Au premier sens, nasu est un nom commun, pehlvi nasdi[né !ià) ; au second sens, c’est un nom propre, transcrit en pehlvi nasûsh. — Sur l’expulsion de la Nasu par le Sag-did, voir Vd. VIII, 14-22.

23. u[) :i-raèllnvajèili ; lilt. « va se mêler à lui ».

24. fravàklislin, liii- ; le sens primitif est tdk, pallava (Yasna X, 5, 12) : ce sont les deux sens du latin virga. — • frasluimaka, l ;itn (frashu-^i ’fralihsUu, *praksu, zçor/.-i :) .

25. Il ne peut se purifier comme le Nasi-sàl ;ir ordinaire (Vd. VIII, 13) et il doit vivre pour toujours isolé des fidèles que son contact souillerait. En fait il est « digne (le mort » margarzmi : « il ressort de l’Avesta, dit le Commentaire, que si, sachant (]uo l’homme est mort et qu’il n’y a pas eu de Sng-dîd, il le transporte néanmoins, il commet un péché digne do mort » {vinàû margarzàn). La corruption étant plus forte sanfi Sag-dhl, il commet le même crime qu’un hominr qui introduirait la peste dans le pays.

26. irislù-liaslia, litt. « celui qui Iraine un mort » : l’expression moderne est nas’i-siil’ir on plus exactement hhandgà (voir Farg. Vlll, Appexpice A). Il s’agit ici du Nas ;-Si’d ;r évalc-har, « qui a porté seul un cadavre ». — Analyse du Dinkart (Ji 7) : « sur la nourriture, le vêtement et la place de l’homme ((ui s’est rendu impur et digne de mort irhntii) l’i marijarziin) eu Irausportanl simiI nu cadavre [pun nnsiii ih’akbar’th nii) ».