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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


avec la Religion *, et priant à Mithra, maître des vastes compagnes^, et à Râma llvàstra .

2 (G). Créateur du monde des corps, saint !

Quel est le second lieu où la terre se sent le plus heureuse ? Ahura Mazda répondit :

C’est là où un fidèle élève une maison avec prêtre avec bétail, avec femme, avec fils, avec bon troupeau* ; et qu’ensuite dans cette maison croît’-' le bétail, croît la vertu, croît le fourrage, croît le chien, croît la femme, croît l’enfant, croît le feu, croissent toutes les bonnes choses de la vie. 4 (11). Créateur du monde des corps, saint !

Quel est le troisième lieu où la terre se sent le plus heureuse ? Ahura Mazda répondit :

C’est là où l’homme sème le plus de blé, d’herbe et d’arbres fruitiers, ô Spitama Zarathushtra ; où il amène de l’eau dans une terre sans eau ’"et retire l’eau d’où il y en a trop.

4. Lill. « avec une voix qui parle liaut en accord avec la I^eligion », c’est-à-dire priant avec les sentiments d’un bon Zoroastrien. 5. Invoqué comme dieu de l’agriculture, comme nivdsildmnijas (Nériosengh ad Yasna 1, 3, 9).

6. Ramu Hvâstra, le Génie qui donne leur saveur aux aliments (vol. l, 420, note 29j ; acolyte de Mithra ; cf. Yasna I, 3.

7. Avec son prêtre domestique, son panlhaki, comme on dirait aujourd’hui (vol. I, Introd., p. Lv, note 4).

8. hvàtliivavat : vàtLvva désigne le troupeau d’animaux et d’hommes, tout le domestifjue, aninial et humain (cf. I*’arg. ! !_, note 2). 9. frapithwô ; litt. u est bien nourri ".

10. Les Achéménides accordaient l’usufruit du terrain pendant cinq générations aux laboureurs qui amenaient de l’eau dans des lieux qui n’en avaient pas (toîs kr.’-T’. vaç Tszou. ; TÛv [ay ; -pJTSpîv àpoîuo ;j.£V(ijv i-v.( :xjO’^.vmç ijîuipr.Ti’(xXf) : — Polybe, X, 28). De là. un magnilique système de canaux qui allaient chercher les eaux souterraines dans le voisinage des chaînes de montagne et les faisaient circuler dans toute l’étendue de l’Iran, le pays le plus sec et le plus aride qui soit. Antiochus le Grand, traversant le désert de la Parthyène, à la poursuite d’Arsacès, trouva sous terre l’eau emmagasinée par les sujets des Achéménides (Polybk, ibid.). Aujourd’hui encore la Perse ne subsiste que par ces canaux souterrains ou kanàlx, les seuls travaux qu’elle entretienne un peu, faute de (|uoi elle mourrait de faim (cf. Jane Dieulafoy, La Perse, p. 4’J5).