Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée
xxviii
ANNALES DU MUSÉE GUIMET


ginal de la seconde partie de F- excluait trois des Yashls qui précèdent le Edm Yt. 11 est à remarquer que les trois Yashts exclus par le Rivàyat se distinguent par une barbarie de langue toute particulière et qui dépasse tout ce qu’on rencontre généralement dans l’Avesta.


II


Le grand intérêt des Yashts consiste dans le grand nombre de détails qu’ils donnent sur la mythologie et en particulier sur l’épopée de la Perse. Cinq de ces Yashts en particulier, les Yashts d’Abàn, de Gosh, Ràm, Ard et Zamyàd. nous montrent les grands héros de la légende ofïrant le sacrifice aux divers Izeds et implorant leur secours ’ dans les occasions où ils ont besoin d’une aide surnaturelle. Ils nous donnent ainsi, l’un complétant l’autre, le cadre de l’histoire légendaire de l’Iran, passée et future, depuis Ilaoshyanha, le premier roi, jusqu’à Yîshtâspa, le champion delà religion nouvelle, et jusqu’à Saoshyant, le Sauveur des derniers temps. L’examen des légendes héroïques décrites ou supposées par les Yashls et l’ordre dans lequel les héros se succèdent dans les invocations conduisent à une conclusion importante : c’est que non seulement il y accord parfait pour le fond entre la légende héroïque de l’Avesta et celle que l’on trouve dans la littérature épique de l’époque persane, c’est-à-dire dans le Livre des Rois et les Chroniques, mais que la succession et la chronologie même était déjà arrêtée et fixée d’une façon absolument précise. Par exemple, le Zamyi’id Yas/it, en faisant l’histoire de la transmission du Hvarenô ou de la Gloire royale depuis Ahura jusqu’à Saoshyant, nous donne une succession des dynasties qui est exactement celle de Firdausi. Elle est parliel- 1. Dans une formule uniforme : dazdi me... t.it àyaptem, donne-moi cette faveur : chaque épisode termine par les mots : « [le Génie] lui accorda (ou : ne lui accorda pas) cette faveur » (dalhat ahmài tat ava{ àyaptem). De là, dans l’analyse du liakân Yas/it, ces mots qui prouvent une fois de plus l’identité de nos Yashts avec le liakdn Yasht : arjànîklh wjdft-dnldvlk-l ol i/ashlàràn, « comment les adorateurs [de ces Izeds] ont mérité qu’ils leur accordent leurs faveurs ». — I^a suite : klin’slih-àv’ih zi/ashdn jût jùl, désigne peut-être les exploits de chacun des héros.