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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


selière, d’une ashti si le bois est dur, de deux s’il est tendre ; on la fixera au collier, on la fixera des deux côlt^s.

31 (86). Si on ne le fait et que le chien sans voix, dont l’intelligence est dérangée, blesse un mouton ou un homme, il sera puni pour la blessure du blessé de la peine du baodhô-varshta".

32 (88). Au premier mouton qu’il tuera, au premier homme qu’il blessera, on lui coupera l’oieille droite.

Au second mouton qu’il tuera, au second homme qu’il blessera, on lui coupera l’oreille gauche.

33 (90). Au troisième mouton qu’il tuera, au troisième homme qu’il blessera, on lui fera une entaille au pied droit.

Au quatrième mouton qu’il tuera, au quatrième homme qu’il blessera, ou lui fera une entaille au pied gauche.

34 (92). Au cinquième mouton qu’il tuera, au cinquième homme qu’il blessera, on lui coupera la queue.

On fixera donc la muselière au collier, on la fixera des deux côtés. Si on ne le fait et que le chien sans voix, dont l’intelligence est dérangée, blesse un mouton ou un homme, il sera puni pour la blessure du blessé de la prine du baodhô-varshta".

36. Entendre collier et muselière au sens étymologique et non au sens moderne : le collier est une pièce de bois (làshlem dàuru), mise au cou, et la muselière est une pièce, de bois également, qui rejoint le collier par le haut et par le bas : rien ne nous indique la forme exacte de l’un ni de l’autre objet. Le mot que je traduis muselière est stamanem, dérivé de stamaii u gueule » (Farg. XV, 4) : le pchlvi asldmak, lu a-stakmak, a été ingénieusement interprété par le ms. M’, blzulm «sans violence »

— L’ashti (ou isliti)est peut-être une épaisseur de << brique ». — Peut-être le làsliteiu dàuru a-t-il pour objet de réduire à l’immobilité le chien dangereux. .u Giijrate, pour empêcher un animal de s’enfuir, surtout un animal dangereux, on lui attache sous le cou un long bâton posant qui traîne à terre, c’est ce qu’on appelle le KiitUù. Dans la fable pehlviede l’Arbre et de la Chèvre l’arbre dit à la chèvre : « De moi l’on fait le bâton avec lequel on te fait courber le cou » [min licôp karhid man lakgrivnnmàzend). Cf. note suivante et note 40.

37. Voir note 17. C’est probablement des §^^ 3-2-3’i que dérive l’interprétation du liaodiiù-varshta comme nom d’un pénalité consistant dans la mutilation du coupable (Farg. Vil, n.47). — D’après la loi de Solon.le chien qui avait mordu un homme lui était livré attaché à un bloc de quatre coudées de long (sans doute pour l’empêcher de se mouvoir et de blesser ; Plutarque, Solon. 2i ; cf. la note précédente).