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ZEND-AVESTA, — INTRODUCTION, III : LE CULTE
blanche des Mobeds. Les femmes vivent de la fabrication du Kosti, du Sadéré et des pains darûns[1].


L’Avesta distingue un certain nombre de prêtres : Zaolar, Hàvanan, Âtravakhsha, Frabaretar, Âberet, Àsnatar, Rathwishkare, Sraoshàvarez. Mais ces huit noms ne distinguent pas huit degrés dans la hiérarchie : ils répondent à huit fonctions différentes dans le cérémonial du sacrifice, et le même âthravan peut porter, à tour de rôle, chacun de ces noms, selon qu’il revêt la fonction correspondante. Nous en verrons le sens quand nous arriverons à la description du sacrifice (ch. iv, section I).

II. — le temple


Le lieu du culte pour les grands sacrifices est le temple du feu ou Dari Mihr « Porte ou Palais de Mithra ».
On distingue deux sortes de temples du feu : le grand temple, dit Âtash Bahrâm, ou « Feu Bahrâm » ; le petit temple ou Âdarân, appelé aussi dans l’Inde Âgyàrì[2]. Il n’y a que trois Âtash Bahrâm à Bombay, il y a une centaine d’Àgyârìs.
La différence entre l’Âtash Bahrâm et l’Âdarân consiste essentiellement dans la qualité du feu et par suite dans son origine et sa préparation. La préparation du feu Bahrâm dure un an : il est formé de seize espèces différentes de feu et concentre en lui l’essence et comme l’âme de tous les feux. La préparation et la purification de ces feux demandent des cérémonies compliquées que l’on trouve dans le Vendidad[3]. D’après les Rivâyats, chaque
  1. Le prêtre peut bien prier et sacrifier sur un darûn fait par un laïque : mais il ne peut employer pour la cashni, c’est-à-dire consommer religieusement (voir Yasna VIII, 4), qu’un darûn d’origine sacerdotale.
  2. Dérivé de àg « feu » (agni).
  3. Voir au vol. II, Vendidad, VIII, 73-80, texte et commentaire.