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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
malhonnêle, qui est la jahi) : vañta paraît avec ce sens dans le Yl. XVII, 10. Si ce vañta était par hasard le mot de notre texte, la phrase signifierait : « et que j’emmène ses deux épouses, Savaṅhavàca Erenavâca » ; je dis « ses deux », parce que vañta est un duel : le singulier serait vañtãm et le pluriel vañtão. Savaṅhavâca erenavâca pourraient, il est vrai, être des épithètes de vañta : mais des noms propres donnent à la prière un sens plus précis et plus net. Pour vérifier cette induction, adressons-nous à la légende de Ferìdûn dans le Shàk Nàma. Nous voyons là que Jamshìd, le roi détrôné par Zohàk, avait deux filles d’une grande beauté, Shahrinâz, à la taille de cyprès, et Arnavàz, à la face de lune, que l’usurpateur les enleva et les prit pour femmes, et qu’elles furent délivrées par Ferìdùn. L’identité d’Erenavâca et d’Arnavàz : saute aux yeux : elle entraîne celle de Savaṅhavâc et Shahrinàz, qui est moins apparente, parce que dans le passage de l’écriture pehlvie à l’écriture persane la transcription de certaines lettres a souffert. Nous traduirons donc : «’ Et que j’emmène ses deux femmes, Savaṅhavàc et Erenavàc, qui sont de corps les plus belles des femmes ».